Brésil: L’ex-président Lula: «Ceux qui m’ont accusé, vont être ridiculisés»
- Condamné à 9 ans de prison pour corruption passive et lavage d’argent, l’ex-président a fait appel. Il sera définitivement jugé en seconde instance le 24 janvier prochain.

Rio de Janeiro
AA/Rio de Janeiro/Kakie Roubaud
L’ex-président du Brésil de 2002 à 2010, Luis Inacio Lula da Silva, a confirmé à la presse brésilienne qu’il serait candidat, quoiqu’il arrive, aux Elections Présidentielles de 2018. Condamné à 9 ans de prison pour corruption passive et lavage d’argent, l’ex-président a fait appel.
Il sera définitivement jugé en seconde instance le 24 janvier prochain. Et si la condamnation est confirmée, il sera inéligible. Mais Lula est confiant «Ceux qui m’ont accusé dit-il, vont être ridiculisés». En cause, un appartement triplex situé dans la station balnéaire de Guaruja que l’ex-Président se serait fait offrir par une grande entreprise en échange de faveurs.
Lula crie son innocence: «Je mets au défi la Police Fédérale et le Ministère Public d’apporter une seule preuve. Juste une ! (…) Toute cette histoire a commencé avec le mensonge d’un journal, d’une revue qui s’est transformé en enquête de la Police Fédérale. L’enquête a été envoyée au Ministère Public de l’Opération Karsher. Et (le juge) Moro a entériné le mensonge (…)»
A la tête de l’Opération Karsher, se trouve le polémique Juge Moro qui fait tomber les politiques et les hommes d’affaires par dizaine, à partir des délations récompensées des repentis. «La sentence du juge Moro me condamne mais aux yeux de centaines de juristes, y compris à l’étranger, elle ressemble surtout à une mauvaise blague».
Lula a aussi épinglé les médias conservateurs: «Vous disiez, Quand ils prendront (l’éleveur) José Bumlain, Lula sera coincé. Quand ils prendront (le constructeur) Marcelo Odebrecht, Lula sera coincé. Quand ils prendront (le sénateur) Aécio Neves, Lula sera coincé. Quand ils prendront (le ministre) Antonio Palocci, Lula sera coincé. Mais vous pouvez bien prendre le Pape Francisco!»
Dans un pays traumatisé par le coup d’Etat institutionnel qui avait écourté le mandat de sa dauphine au profit d’une coalition de droite en 2015, l’ex-président de gauche reste l’homme le populaire de son pays. Ses deux mandats successifs avait fait grimper 40 millions de Brésiliens pauvres en classe moyenne. Il est maintenant crédité de 34% des intentions de vote à 8 mois du scrutin.