AA / Belgrade / Talha Ozturk

Un tribunal de Bosnie-Herzégovine a rejeté lundi comme infondé le recours déposé par le président de la Republika Srpska (République serbe de Bosnie) contre la décision de la Commission électorale centrale de lui retirer son mandat.

Le tribunal a précisé que l’arrêt, adopté en séance à huis clos, confirmait la décision de la commission du 6 août de mettre fin au mandat de Milorad Dodik, conformément à la loi électorale du pays. Le recours de Dodik a été jugé non fondé, a-t-il ajouté, précisant que la décision complète était disponible sur le site officiel de la juridiction.

Plus tôt dans la journée à Banja Luka, Dodik avait annoncé la tenue, fin septembre, d’un référendum en Republika Srpska sur son maintien à la présidence, présentant le scrutin comme une expression de la volonté de l’entité serbe et une revendication de retour au cadre de l’Accord de paix de Dayton de 1995.

Cette déclaration est intervenue peu après la démission du Premier ministre de la Republika Srpska, Radovan Viskovic, ouvrant la voie à la formation d’un nouveau gouvernement. Dodik a remercié Viskovic pour ses services, annonçant qu’il prendrait la tête de la société publique des autoroutes de l’entité.

La Commission électorale avait révoqué le mandat de Dodik après sa condamnation, début août, à un an de prison assorti d’une interdiction d’exercer toute fonction publique pendant six ans, pour avoir refusé en 2023 d’appliquer les décisions imposées par le Haut représentant Christian Schmidt, chargé de la supervision internationale de l’Accord de Dayton.

Dodik a rejeté aussi bien le jugement que la décision de la Commission électorale, affirmant que la Republika Srpska résistera aux « ingérences extérieures ». Il a en outre appelé la mission de maintien de la paix de l’UE en Bosnie (EUFOR) à se positionner « si nécessaire » à la frontière de l’entité.

Pour rappel, la Bosnie-Herzégovine est composée de la Fédération de Bosnie-Herzégovine et de la Republika Srpska.


* Traduit de l'anglais par Adama Bamba