
AA/ Bangui/ Constantin Ngoutendji
Le gouvernement centrafricain a rejeté, jeudi, un accord de cessez-le-feu signé mardi à Nairobi, entre les milices Séléka et anti-Balaka, censé mettre fin à plus d’un an d’affrontements inter-confessionnels, a indiqué la présidente de la transition Catherine Samba Panza à Anadolu.
« Cet accord n’engage que ses auteurs. Je n’ai même pas été informée de cette rencontre et les autorités de la Transition n’ont pas été impliquées dans cette initiative» a-t-elle déclaré.
"J'ai par la suite été informée qu'il y avait des pourparlers entre les deux milices par le biais de la mission de Médiation internationale il y a une semaine ou deux , et j'ai compris que cette rencontre était à l'initiative de la Médiation", a-t-elle précisé.
Le Président congolais Denis Sassou Nguesso, désigné l'an dernier comme chef de cette mission de médiation, était en effet à Nairobi ces derniers jours pour conduire les négociations, selon des sources proches des deux milices.
Si peu de détails ont pu filtrer concernant ces pourparlers entre la milice à majorité musulmane Séléka et la milice chrétienne anti-Balaka, entamés fin décembre et qui se sont achevés mardi, on sait néanmoins que les deux parties ont adopté une cessation des hostilités, un accord de Désarmement, Démobilisation, Réintégration (DDR) et une amnestie générale pour tous ceux qui furent engagés dans les combats depuis le début de la crise interconfessionnelle centrafricaine en 2013, d'après une source proche du dossier jointe par Anadolu.
Or une telle amnestie, décidée uniquement par les deux milices, mettrait à l'abri les anciens présidents centrafricains François Bozizé (anti-Balaka) et Michel Djotodia (ex-Séleka) et certains de leurs proches, tous passibles de poursuites pour crimes de guerre pour les exactions commises durant la crise qui a fait ces deux dernières années des milliers de morts et des dizaines de milliers de déplacés, alerte la même source.
« Cet accord ne sert en réalité qu’à perturber l’organisation des prochaines élections », prévues en 2015, assure la source politique qui voit dans cet évènement une volonté de déstabiliser le pays.
Un accord fragile de cessez-le-feu entre séléka et anti-balaka avait déjà été signé le 23 juillet dernier à Brazzaville, sous la médiation de Nguesso, aux termes duquel tous les protagonistes de la crise centrafricaine s'étaient engagées à "cesser toute hostilité et toute entrave à l'exercice de l'autorité de l'Etat, de la libre circulation des biens et des personnes".
Cependant, plusieurs clauses de cet accord n’ont pas été respectées en ce début de mois de janvier, où ont été enregistrés des combats opposant deux groupes anti-Balaka (milices chrétiennes) après pourtant une certaine accalmie lors de la fin 2014.
Affrontements et kidnappings répétés ces derniers jours dans la capitale, Bangui, continuent de ternir les prémices d'un retour à la paix.
La République centrafricaine est en proie à la violence depuis le coup d’Etat contre Bozizé en mars 2013 de Michel Djotodia, chef de la milice Séléka. Ce dernier a été contraint à la démission l’année passée cédant le pouvoir à un gouvernement de transition qui devait s'achever en février mais qui a été prorogé de six mois.
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