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Après les attentats de N'Djamena, voile intégral et turban sont interdit au Tchad

La capitale tchadienne a été le théâtre, lundi, de deux attentats suicide qui ont fait 27 morts.

17.06.2015 - Mıse À Jour : 17.06.2015
Après les attentats de N'Djamena, voile intégral et turban sont interdit au Tchad

AA/N'Djamena/Mahamat Ramadane

Deux jours après le double-attentat suicide qui a visé la capitale tchadienne, le gouvernement a annoncé, mercredi, l'interdiction formelle du turban et de la Burqa (voile cachant l'intégralité du corps porté par certaines femmes).

Cette annonce a été faite, mercredi par le premier ministre tchadien, Kalzebeu Pahimi, devant les leaders religieux du pays convoqués au siège du gouvernement à N'Djamena.

"Nous sommes en guerre contre le terrorisme, toutes les mesures prises pour contrecarrer les menaces seront appliquées de manière rigoureuse et entrent en vigueur immédiatement. Tous les Tchadiens ainsi que les étrangers résidents au Tchad sont sommés de circuler, le visage découvert", a souligné le chef de gouvernement tchadien devant les leaders religieux.

Le ministre a, en outre, annoncé que tous les vêtements et autres accessoires susceptibles de servir à masquer le visage (à l'instar du turban)  seront confisqués des commerces et brûlés.

Ces décisions ont engendré des réactions diverses attisant la colère de certains et laissant d'autres indifférents. "Il est certain qu'une menace terroriste réelle pèse sur notre pays, toutefois, le gouvernement doit,  se concerter avec les parties concernées avant de prendre des décisions, et s'il a interdit le port de la Burqa et du turban il ne peut nous confisquer nos marchandises", s'est révolté, dans une déclaration à Anadolu, Mahamat Seid Djibrine, commerçant.

Les femmes musulmanes, les plus concernées par les dernières décisions gouvernementales, ne mâchent pas leurs mots. Sur le marché de Dembé, dans le 7ème arrondissement de la capitale, Fatouma Moussa Abdérahim, commerçante estime que cette décision n'est pas justifiée ajoutant que le gouvernement: "s'affole pour une attaque qui n'est au fond que le résultat d'une imprudence de la part de la police de sécurité".

Du côté des chefs religieux, on garde son calme, et la plupart d'entre eux évite de débattre du sujet. Quelques uns contactés par Anadolu, ont évité de se prononcer se contentant de dire que "ce sont des décisions politiques".

Ousman Doud Mahamat, instructeur coranique à la mosquée centrale du sixième arrondissement de N'Djamena, relève pour sa part: "Tous les gouvernements du monde se méfient de certaines traditions musulmanes et notamment de la tenue des femmes, toutefois le gouvernement tchadien est allé loin en besogne, il aurait dû se contenter d'interdire le port du Turban et de la Burqa dans les espaces publics et non pas aller jusqu'à les confisquer sur les marchés et les brûler".

La capitale tchadienne N'Djamena a été le théâtre, lundi, de deux attentats suicide qui ont visé le commissariat central et l’école de police faisant 27 morts dont quatre parmi les terroristes selon un bilan officiel.

Une source sécuritaire, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, avait, précisé à Anadolu que "les attaques ont été perpétrée par au moins trois kamikazes appartenant à la secte Boko Haram", contre laquelle le Tchad est engagé militairement avec d'autres pays du Bassin du Lac Tchad, depuis janvier dernier.

ependant les deux attaques n'ont toujours pas été revendiquées. 

 

 
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