Politique

Amnesty international: Des milices chiites soutenues par Bagdad commettent "des crimes de guerre"

«Ces milices ont gagné en pouvoir et en visibilité depuis juin, date à laquelle l’armée irakienne s’est retirée cédant à l’EIIL de grands pans du pays» (Rapport d'Amnesty International)

14.10.2014 - Mıse À Jour : 14.10.2014
Amnesty international: Des milices chiites soutenues par Bagdad commettent "des crimes de guerre"

AA/ Ahmad Mahmoud

Amnesty International (AI) a accusé mardi des milices chiites appuyées par Bagdad d’avoir commis des « crimes de guerres » contre des civils sunnites, considérant qu'en appuyant et en laissant faire ces milices le gouvernement irakien participe à détériorer une situation sécuritaire déjà très fragile.

Les brigades  Ahl al Haq, Badr,  celles du Hezbollah et l’armée du Mehdi sont les quatre milices citées dans le rapport de l’organisation internationale.

Amnesty précise dans son communiqué que les milices chiites appuyées par le gouvernement  qui les dote, notamment, d’armes « ont enlevé et exécuté des dizaines de civils sunnites durant les derniers mois dans l’impunité totale ».

Le communiqué attire, par ailleurs, l'attention sur «les détails choquants des assauts motivés par l’intolérance religieuse menés par des milices chiites à une cadence recrudescente à Bagdad, Samarra et kirkuk, en réponse, semble-t-il aux attaques  des groupes armés de l’EIIL »

Amnesty note, en outre, que « des dizaines de corps non identifiés ont été découverts dans plusieurs régions en Irak, mains liées et présentant des blessures par balles à la tête. Ce qui donne à penser que ces homicides, perpétrés dans des conditions évoquant des exécutions, relèvent d’une pratique bien établie».

 Donatella Rovera, conseillère principale d’Amnesty pour les situations de crise a souligné de son côté que «En donnant sa bénédiction à des milices commettant régulièrement des violations aussi odieuses, le gouvernement irakien cautionne des crimes de guerre et alimente les dangereuses violences motivées par l’intolérance religieuse qui ravagent le pays » et de souligner « Le gouvernement irakien doit immédiatement cesser d’apporter son soutien au système des milices »

L’ONG note, par ailleurs, que le  sort de plusieurs personnes enlevées  par des milices chiites depuis des semaines et des mois demeure inconnu  alors que certains otages ont été tués même après que leurs familles aient versé des rançons de 80 mille dollars et même plus pour les libérer. 

 AI considère, également, que « le pouvoir grandissant des milices chiites a participé à la dégradation  totale de la sécurité et l’installation d’un climat  d'anarchie» et ajoute que « ces milices ont gagné en pouvoir et en visibilité depuis juin, date à laquelle l’armée irakienne s’est retirée cédant à l’EIIL de grands pans du pays »

 Le communiqué précise, enfin, que les éléments des milices chiites dont le nombre est estimé à des dizaines de milliers endossent  des uniformes militaires sans pour autant obéir à  aucun cadre légal ou contrôle officiel

Jusqu’à 8h GMT il n’a pas été possible de vérifier les affirmations  du rapport  d'Amnesty auprès d’une source indépendante comme il n’a pas été possible d’obtenir un commentaire d’aucune des milices citées.

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