
AA/Le Caire (Egypte)
Une organisation internationale des droits de l’Homme basé à Londres a accusé Israël d’avoir commis des « crimes de guerre » durant sa récente offensive militaire de cinquante-et-un jours contre la Bande de Gaza, et a appelé à une enquête indépendante sur les bombardements israéliens contre des bâtiments de l’enclave palestinienne.
Dans son rapport intitulé «Rien n’est à l’abri : La destruction de grands immeubles par Israël à Gaza », Amnesty International a déclaré posséder des preuves que les attaques israéliennes contre quatre bâtiments de Gaza sont des violations du Droit humanitaire international.
«Toutes les preuves en notre possession montrent que cette destruction de grande envergure a été menée délibérément et sans justification militaire» a affirmé, sur le site internet de l’organisation, le directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) d'Amnesty International, Philip Luther.
« Aussi bien les faits sur le terrain que les déclarations faites par les porte-paroles de l’armée israélienne à ce moment-là indiquent que les attaques étaient une punition collective contre le peuple de Gaza et étaient déstinées à détruire leurs moyens de subsistance déjà précaires» a expliqué Luther.
L’offensive militaire israélienne contre la Bande de Gaza a coûté la vie à 2157 personnes et blessé plus de 11 000 autres, en majorité des civils, alors que 15 671 bâtiments ont été détruits dont 2276 totalement réduits en gravats dans tout le territoire de l’enclave palestinienne.
Un accord de cessez-le-feu a été signé, le 26 août dernier, entre les négociateurs israéliens et palestiniens, avec une médiation de l’Egypte, mettant fin à 51 jours de bombardements israéliens intensifs contre la Bande de Gaza.
Israël a cependant mené plusieurs incursions dans la Bande de Gaza en dépit de la signature de l'accord de cessez-le-feu.
Le rapport d’Amnesty Internationale a souligné que les attaques israéliennes contre quatre bâtiments de plusieurs étages durant les quatre derniers jours de l’offensive ont causé des blessures à de nombreuses personnes dans les bâtiments adjacents.
« Des centaines de personnes ont été désespérées de perdre leurs maisons, leurs commerces et leurs biens. Dans les quatre cas, les habitants se sont précipités pour évacuer les bâtiments et n’ont pas pu, dans la majorité des cas, sauver leurs biens, dont des documents importants, des bijoux de valeur et leurs économies» a indiqué le rapport qui a révélé qu’Israël n’avait pas fourni de justification pour la «complète destruction» des quatre bâtiments.
« Les crimes de guerre doivent faire l’objet d’une enquête indépendante et impartiale et les responsables doivent être amenés devant la justice pour des procès équitables. Ceux dont les maisons et les moyens de subsistance ont été illégalement détruits mérite justice et réparation » a affirmé Luther.