Politique

Algérie: trois ex-ministres appellent l’armée à engager un dialogue national

1 23  | 18.05.2019 - Mıse À Jour : 20.05.2019
Algérie: trois ex-ministres appellent l’armée à engager un dialogue national

Alger

AA/Alger/Tarik Zaidi

Trois ex-ministres algériens ont appelé samedi l’armée à engager un dialogue avec les représentants du mouvement populaire qui conteste le système en place, les partis politiques et la société.

Cet appel a été lancé par Ahmed Taleb Ibrahimi, ancien ministre des Affaires étrangères (1982-1988) et ancien candidat à la présidentielle de 1999, Rachid Benyelles, général à la retraite, et ancien ministre des Transports (1988) et Ali Yahia Abdenour, ancien ministre (entre 1965-1968) et fondateur de la ligue algérienne des droits de l’Homme, dans un communiqué conjoint publié samedi et consulté par Anadolu.

Les signataires appellent dans le texte le commandement de l'ANP (armée nationale populaire) à "nouer un dialogue franc et honnête avec des figures représentatives du mouvement citoyen (…), des partis et des forces sociales qui le soutiennent, afin de trouver au plus vite, une solution politique consensuelle en mesure de répondre aux aspirations populaires légitimes qui s'expriment quotidiennement depuis bientôt trois mois".

Depuis la démission d'Abdelaziz Bouteflika le 02 avril dernier, sous la pression populaire et celle de l’armée, Ahmed Gaid Salah, chef d’Etat-major est devenu l’Homme fort du pouvoir.

Cet appel intervient au lendemain de nouvelles manifestations populaires massives dans plusieurs wilayas du pays, réclamant un changement radical du système et l’organisation d’une courte période de transition.

"Après avoir obtenu la démission forcée du président candidat moribond (Abdelaziz Bouteflika, ndlr), les manifestants (…) exigent maintenant l'instauration d'un Etat de droit et d'une véritable démocratie, en passant préalablement par une période de transition de courte durée, conduite par des hommes et des femmes n'ayant jamais appartenu au système profondément corrompu des vingt dernières années", préconisent les trois signataires.

Et de souligner que "cette période est nécessaire pour mettre en place les mécanismes et dispositions permettant au peuple souverain d'exprimer librement et démocratiquement son choix à travers les urnes, - un processus qui va dans le sens de l'histoire, et que rien, ni personne ne saurait arrêter ".

Cet appel intervient alors que l’Algérie est confrontée à une impasse politique, le régime s’accrochant à organiser des élections le 04 juillet prochain rejetée massivement par les Algériens.

Manifestant chaque vendredi depuis le 22 février, ces derniers réclament le changement du système et le départ de toutes les figures qui l’incarnent dont l’actuel chef d’Etat intérimaire, Abdelkader Bensalah et le Premier Ministre, Nouredine Bedoui.

"Porteuse de graves dangers dans une situation régionale tendue, la situation de blocage à laquelle nous assistons par le maintien de la date du 4 juillet ne pourra que retarder l'avènement inéluctable d'une nouvelle République", mettent en garde les signataires.


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