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Algérie: Des milliers de personnes commémorent les massacres du 8 Mai 1945

- Plusieurs milliers d'Algériens ont été massacrés en ce jour. L’Algérie ayant retenu le chiffre de 45000 morts, tandis que certains historiens situent le chiffre entre 20000 et 30000.

Lassaad Ben Ahmed  | 09.05.2018 - Mıse À Jour : 09.05.2018
Algérie: Des milliers de personnes commémorent les massacres du 8 Mai 1945

Algeria

AA / Alger / Tarik Zaidi

Des milliers de personnes ont marché, mardi, dans les villes de l’est de l’Algérie, théâtre, il y a 73 ans, des massacres du 8 mai 1945, commis par l’armée coloniale française contre les Algériens, pour commémorer le souvenir de cette tragédie, ont rapporté les médias locaux.

A Sétif (270 km est d’Alger), des milliers de personnes, mais dont l’estimation n’est pas précisée, ont emprunté l’itinéraire où, il y a 73 ans, des algériens avaient été abattus par l’armée coloniale, selon ces sources.

Figurent dans le défilé : des scouts, des autorités officielles, en l’occurence les ministres de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, des Ressources en eau, Hocine Necib et des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane ainsi que des représentants des autorités locales civiles et militaires, des moudjahidines (combattants pour l'indépendance) et acteurs de la société civile.

Entamée depuis l'une des mosquées célèbres de la ville, la procession a emprunté le principal boulevard de la ville avant de déposer une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative érigée en hommage à la première victime de ces massacres, Saâl Bouzid.

Il s'agissait d'un jeune scout froidement abattu par le commissaire Lucien Olivieri, parce qu'il avait refusé de baisser le drapeau algérien, rappellent ces source. Un acte qui inaugure des émeutes réprimées dans le sang.

Pour célébrer la victoire des Alliés, des milliers d’Algériens, à l’appel des partis nationalistes, descendaient le 8 mai 1945 dans les rues à Sétif, Guelma (488 Km Est) et Kherrata (311 Km Est) pour exprimer des revendications indépendantistes.

Ces manifestations avaient été tolérées, mais à la condition que seuls les drapeaux français soient agités.

Plus d’une centaine d’européens avaient été tués alors que du côté algérien, on a enregistré des milliers de morts, l’Algérie ayant retenu le chiffre de 45000 morts, tandis que certains historiens situent le chiffre entre 20000 et 30000.

Ces événements vont préfigurer de la révolution algérienne qui sera déclenchée neuf ans plus tard.

A Kherrata, ville située au Nord de Sétif, des milliers de personnes, parmi lesquels des survivants des massacres et leur familles, ont également marché sur un itinéraire de 5 kms, du centre-ville jusqu’au lieu symbolique des massacres, des gorges abruptes au nord de la ville, où plusieurs algériens avaient été jetés vivants dans les ravins par l’armée française, d’après les médias.

C’est là qu’un nationaliste, Arab Hannouz, ligoté avec des fils barbelés, avait été jeté en compagnie de ses deux fils, inaugurant une série de massacres. L’endroit porte désormais son nom.

Une gerbe de fleurs a été déposée au carré des martyrs, nouvellement érigé sur les lieux, alors qu’une nouvelle stèle géante, haute de six mètres et large de quatre mètres, a été également inaugurée, selon les mêmes sources.

Une marche similaire a également eu lieu à Guelma.

Cette page sombre de l’Histoire continue d’impacter les relations parfois passionnelles entre l’Algérie et la France.

En 2005, pour la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, l’ex ambassadeur français avait qualifié ces événements de «tragédie inexcusable».

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