Algérie: Condamné à 7 ans de prison, la mère de Christophe Gleizes, sollicite la grâce du président Tebboune
- Les avocats du journaliste français ont introduit, dimanche dernier, un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême algérienne pour obtenir un nouveau procès
Alger
AA / Alger / Aksil Ouali
La mère du journaliste français, Christpohe Gleizes, condamné en Algérie à 7 ans de prison ferme lors d’un procès en appel, vient de lancer un appel au président algérien, Abdelmadjid Tebboune, lui demandant d’accorder la grâce présidentielle à son fils.
« Monsieur le Président, je m’adresse à vous, respectueusement, pour vous demander de bien vouloir accorder votre grâce à Christophe, afin qu’il puisse retrouver sa liberté et sa famille. Vous venez de faire deux importants gestes en graciant l’écrivain Boualem Sansal et un professeur universitaire algérien (Mohamed Lamine Belghit, condamné à 5 ans de prison pour atteinte à l’identité amazighe de l’Algérie et gracié lundi dernier, ndlr) », déclare Sylvie Godard, invité du journal de 20H de la chaîne de télévision publique française, France 2.
Au côté de son mari, le père du journaliste, elle affirme également que « Christophe n’a rien fait » et que « sa présence à Tizi-Ouzou (100 km à l’est d’Alger) était purement professionnelle ».
Collaborateur des magazines français So Foot et Society, Christophe Gleizes, 36 ans, a été arrêté le 28 mai 2024 en Algérie où il s'était rendu pour un reportage sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK).
La justice algérienne lui reproche des « contacts avec des personnes liées au mouvement séparatiste MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie), classé comme organisation terroriste par les autorités algériennes en 2021.
La mère du journaliste a commenté aussi la « confirmation de la condamnation de son fils » la qualifiant de « choc pour la famille ».
« Cette sentence nous est incompréhensible au regard des faits et du parcours de mon fils (…) Nulle part dans aucun de ses écrits vous ne trouverez trace d’un quelconque propos hostile à l'Algérie et à son peuple », ajoute-t-elle.
Sylvie Godard s’est exprimée aussi sur les conditions de la détention de son fils, affirmant qu’elles « étaient plutôt correctes ». « Il partage sa cellule avec un autre détenu à qui il donne des cours du français. Il fait du sport deux fois par jour dans la petite cour de la prison », explique-t-elle.
Lundi, l’association Reporters sans frontières (RSF), qui coordonne le comité de soutien de Christophe Gleizes, a appuyé cette demande de grâce « afin de mettre fin à une grave injustice ». « Nous appelons désormais les autorités algériennes à prendre rapidement la seule décision possible dans ce dossier : libérer Christophe et lui permettre de retrouver les siens le plus rapidement possible », indique l’association.
Pour rappel, les avocats du journaliste français ont introduit, dimanche dernier, un pourvoi en cassation auprès de la Cour suprême algérienne en vue d’obtenir un nouveau procès. Dans le cas où cette instance donne raison au journaliste, un autre procès sera programmé avec une nouvelle composante du jury. En revanche, la Cour suprême pourrait également rejeter la demande et la condamnation du journaliste devient, ainsi, définitive.
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