AA/Alger/Karim Kabir

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika a estimé lundi que le peuple algérien, qui célèbre ce 19 mars, le 56éme anniversaire de la fête de la victoire, a changé le « cours de l’Histoire » avec la révolution qu’il avait engagé, près de huit années durant, contre le colonialisme français.

«Ce peuple a transformé l'impossible en victoire et changé le cours de l'histoire en affrontant d'égal à égal l'ennemi en dépit d'un déséquilibre de forces. Il a forcé l'admiration du monde entier par sa performance révolutionnaire hissant ainsi sa Révolution au rang d'exemple et de modèle », a déclaré le chef de l’Etat dans un message adressé à la Nation.

Il ya 56 ans, le 19 mars 1962 entrait en vigueur, à partir de midi, le cessez-le-feu entre le front de libération nationale (FLN), mouvement indépendantiste algérien et l’armée française.

La guerre déclenchée le 1er novembre 1954 par des révolutionnaires algériens contre le colonialisme français, arrivé en Algérie en juillet 1830, peuplant le pays et spoliant les terres et les richesses de ses habitants, prenait officiellement fin.

La veille, le gouvernement français, représenté par Pierre Joxe, ministre d’Etat, chargé des affaires algériennes, signe avec Krim Belkacem, représentant alors du gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA), les accords d’Evian, du nom de la ville où se sont déroulés les pourparlers, en Haute Savoie, près de la frontière suisse.

Ces accords mettent fin à une guerre qui a fait 1,5 millions de martyrs, côté algérien (selon les autorités algériennes, 400000, selon les français), et causé la mort de 28500 soldats français, ainsi que plusieurs milliers de harkis (supplétifs algériens de l’armée française) et 5000 civils européens sans compter 65000 blessés.

Un double référendum, l’un en France tenu le 08 avril et l’autre en Algérie le 01 juillet, conforte ces accords.

«Mémorable est la journée qu'a vécue, un 19 mars, il y a cinquante-six ans, le peuple algérien dans un même élan de sacrifice pour sa cause juste, un élan digne d'un grand peuple qui a aligné des convois et des convois de vaillants moudjahidine et moudjahidate et sacrifié un million et demi de valeureux Chouhada », a rappelé le chef de l’Etat algérien.

«Des sacrifices consentis après avoir enduré d'insoutenables épreuves et subi toutes formes de répression, matérielle et morale, par un colonialisme qui ne lésinait pas sur les moyens pour asseoir son hégémonie et imposer sa tyrannie à un peuple libre et à une Nation souveraine, spoliant les richesses, asservissant les hommes et œuvrant à oblitérer l'identité nationale », a affirmé Bouteflika.

«Nul besoin de s'étaler ici sur les forfaits et les crimes perpétrés, contre notre peuple, par l'ennemi et ses plans visant à saper notre projet de libération, les pages de l'Histoire étant chargées de ses crimes contre l'humanité, ses crimes de guerre et ses vils complots contre le peuple qu'il a vainement cherché à faire fléchir par l'usage excessif de la force et par des manœuvres politiques et de renseignement », rappelle Bouteflika.

«Le colonialisme n'aurait pas accepté de s'asseoir, d’égal à égal, à la table des négociations sans la constance de la Révolution et la foi de ses dirigeants quant au droit légitime de leur peuple à disposer de lui-même et à arracher l’indépendance», souligne-t-il.

«Aujourd’hui, les Algériennes et Algériens peuvent s'enorgueillir de leur histoire et renouer avec la confiance en soi en étant fiers de leurs exploits et réalisations. Ils doivent protéger ce legs prodigieux car de lui dépend leur grandeur et leur prospérité ainsi que la préservation de leurs droits moraux et matériels », conclut-t-il.

Outre les recueillements, la journée du 19 mars donne lieu à des projections en direction des jeunes et des enfants de film retraçant la révolution, ainsi que des conférences et d’autres festivités à travers tout le pays.