
AA/ Bujumbura/ Ndabashinze Renovat -
Seules des élections démocratiques, inclusives et transparentes, épargneront au Burundi le chaos de 2010, selon Agathon Rwasa, président du Mouvement Palipehutu-FNL (Parti pour la libération du peuple Hutu), candidat à la présidentielle de 2015.
Pour lui, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) aura un grand rôle à jouer. Son indépendance et son impartialité seront de la partie et détermineront la nature du dénouement de l’opération électorale à venir.
De ce point de vue, le politicien depuis plus de vingt ans à la tête du Mouvement Palipehutu-FNL (Parti pour la libération du peuple Hutu- groupe ethnique majoritaire), appelle la Ceni à composer avec tous les acteurs de la scène politique, y compris le parti du président Pierre Nkurunziza «Uprona », sur le même pied d’égalité.
Mettant en garde contre la réédition des événements de 2010, Rwasa exhorte le pouvoir à éviter toute pratique discriminatoire à l’égard du reste des composantes de la société burundaise, tels que les Tutsi (groupe ethnique minoritaire). Selon lui, la formation de l’Alliance démocratique pour le changement au Burundi, l’ADC-Ikibiri, une coalition qui regroupe la dizaine de partis qui ont boycotté les législatives et la présidentielle de 2010 dans ce pays, dénonçant des fraudes électorales, prouve que la nation burundaise est capable de dépasser les revers et trébuchements du passé.
Animée essentiellement par les partis Frodebu, UPD et MSD, ce groupe s’est rendu célèbre par son opposition très farouche au pouvoir du président Pierre Nkurunziza et de son parti le Cndd-FDD (Le conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie).
«Un pays comme le nôtre, avec tous les potentiels dont il dispose, a besoin de dirigeants fédérateurs pour se frayer un chemin sur la voie du progrès. Il faudra que bon sens et la stabilité du pays priment sur le reste des considérations : appartenance ethnique et religieuse, etc», dit-il.
Onésime Nduwimana, porte-parole du parti présidentiel reconnait lui aussi que le sectarisme a caractérisé certains régimes de Bujumbura mais rejette catégoriquement l’accusation selon laquelle le pouvoir actuel, issu du parti Cndd-Fdd, se servirait de sectarisme.
« Même si ce fléau n’est pas totalement éradiqué, il a sensiblement perdu d’ampleur. Le mérite est pour le moment prioritaire », précise le porte-parole du parti présidentiel, joint par téléphone par Anadolu.
Rwasa remonte dans le temps pour rappeler bien des péripéties. Son kaléidoscope : «L’histoire burundaise était souvent mouvementée, mieux s’entend, en proie à des tempêtes qui ne disaient pas leur nom. En1965, il y eut de tristes événements qui précipitèrent la chute de la monarchie. Une année après, succèda l’abolition du multipartisme au profit de l’Uprona qui va régner en maitre, avec une gendarmerie qui soufflait le chaud et le froid, à l’époque.»
Ces évènements ont donné lieu, selon lui, à une histoire émaillée de violences sur fond de conflits ethniques. Lesquels conflits ethniques étaient beaucoup plus alimentés par «une mauvaise gouvernance puisant dans le sectarisme ».
Plus de vingt ans au maquis, à la tête du Mouvement Palipehutu-FNL (Parti pour la libération du peuple Hutu), Agathon Rwasa a quitté l’Alliance des démocrates pour le changement au Burundi (Adc-Ikibiri) dont il fut un des initiateurs en 2010, après le retrait d’une dizaine de partis politiques des élections, criant à la fraude électorale dès le 1er scrutin, celui des conseillers communaux ( le 21 mai 2010). Aujourd’hui, il est l’allié de l’Union pour le progrès national (Uprona), la principale formation politique Tutsie qui a régné sur le Burundi une trentaine d’années (1962-1993). Une aberration pour ses détracteurs.
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