
AA - Paris - Bilal Muftuoglu
Le tribunal correctionnel de Rennes a décidé de rendre son délibéré le 18 mai concernant deux policiers accusés pour non-assistance à personne en danger pour n'avoir pas aidé deux jeunes, morts par électrocution en 2005 dans une banlieue parisienne alors qu'ils tentaient d'échapper aux forces de l'ordre.
Le tribunal étudiera la demande du parquet ayant sollicité jeudi la relaxe de ces deux policiers, qui comparaissent depuis lundi à Rennes, face aux familles de Bouna Traoré (15) et Zyed Benna (17), morts au moment même de l'incident, par électrocution, ainsi qu'à Muhittin Altun, jeune d'origine turque, grièvement brûlé lors de l'incident, et seul rescapé.
Le soir du 27 octobre 2005 où les deux jeunes avaient trouvé la mort à Clichy-sous-Bois, des émeutes d'un niveau sans équivalent en Europe, avaient été déclenchées partout en France. Elles s'étaient répandues essentiellement dans les banlieues, mobilisant des centaines de jeunes en grande partie issus de l'immigration.
S'exprimant à Anadolu durant la semaine, Altun, aujourd'hui âgé de 27 ans, s'était interrogé, ''Pourquoi Zyed et Bouna sont morts, pourquoi dois-je survivre avec ces blessures et souvenirs obsédants, pourquoi les policiers ne nous ont pas aidé, pourquoi ils sont venus nous pourchasser d'abord...? Pourquoi la justice n'est toujours pas rendue dix ans après notre tragédie?''.
Les policiers Sébastien Gaillemin, 41 ans et Stéphanie Klein, 38 ans, sont notamment accusés de ''non assistance à personne en danger'', un délit passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende, d'après le code pénal français.
Les deux policiers, toujours en exercice depuis 2005, avaient aperçu deux silhouettes dans la banlieue parisienne et l'un d'entre eux avait déclaré par radio: ''Je pense qu'ils sont en train de s'introduire sur le site EDF, en même temps, s'ils rentrent sur le site, je ne donne pas cher de leur peau''.