
AA - Paris - Bilal Muftuoglu
Eric Woerth, ancien ministre français du Budget et du Travail sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Bordeaux dans le cadre de l'affaire Bettencourt.
L'ancien ministre était accusé d'avoir abusé de la faiblesse de la héritière du groupe L'Oréal, Liliane Bettencourt, afin de collecter des fonds pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Woerth avait démenti avoir touché l'argent de Bettencourt, la femme la plus riche de France qui est atteinte de la maladie d'Alzheimer, et dont la fortune est évaluée à 36 milliards d'euros.
Parmi les accusés, figurent aussi François-Marie Banier, artiste mondain et photographe des stars ainsi que certains anciens avocats et conseillers de Bettencourt. Contrairement à la relaxe prononcée pour Woerth, le procureur a demandé la peine maximale, trois ans de prison ferme et une amende de 375 000 euros contre Banier. Trois ans de réclusion, dont dix-huit mois avec sursis, et 375 000 euros d'amende ont été demandés contre le compagnon de Banier, Martin D'Orgeval et Patrice de Maistre.
L'affaire avait été initiée par la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, en conflit avec sa mère, lorsqu'elle avait déposé plainte à l'encontre de François-Marie Banier.
L'artiste Banier a reçu des cadeaux d'une valeur totale supérieure à 400 millions d'euros, qui incluaient entre autres des peintures de Picasso et de Matisse ainsi que des dons pécuniaires.
Banier aurait été désigné comme le seul héritier de la fortune de Bettencourt, une décision qu'elle a depuis retirée de sa propre volonté.
Le scandale avait aussi terni la présidence de Sarkozy, qui a fini par perdre les élections en 2012, et fait l'objet d'une enquête pour financement illégal de campagne.
Un non-lieu avait été déclaré en faveur de Sarkozy en octobre 2013, après quoi, il a décidé de faire un retour en politique et est devenu chef de l'UMP [Union pour un Mouvement Populaire] l'an dernier.