
AA/ Abidjan/ Fulbert Woile
L’ivoirienne Mandjara Ouattara, qui a tenté de s’immoler par le feu le 21 mai dernier, devant le palais présidentiel à Abidjan, est décédée, ont affirmé mardi à Anadolu des sources médicales.
Après 6 jours dans le coma, la victime a succombé à ses blessures et graves brûlures au Centre des grands brûlés d’Abidjan-Cocody. Jointe par téléphone, une source médicale ayant exigé l’anonymat a indiqué à Andalou que la dame était décédée "depuis dimanche dernier", sans toutefois donner plus de précisions.
Dans une première réaction officielle, le ministre de la Poste et de Tecnologie de l'Information, Bruno Koné a déclaré à la presse que "le gouvernement s'incline sur sa depouille et reste en contact avec la famille", ajoutant: "il faut eviter de surfer politiquement sur cette affaire car cela est indécent de le faire et de ne pas compatir à la douleur".
Peu avant le décès, le principal parti de l'opposition, le Front populaire ivoirien, FPI, a exprimé son inquiètude quant aux conséquences que pourrait avoir cet incident sur les victimes "silencieuses" des politiques du régime en place. ."L’effet de contagion est à craindre, vu la surdité et l’indifférence du régime face aux souffrances des populations", a écrit le FPI, dans un communiqué de presse publié mardi matin.
L’ex-parti au pouvoir a, en outre, souligné que le geste de cette dame «doit être perçu comme un geste économique et politique de révolte contre les autorités ivoiriennes actuelles", estimant que "la responsabilité du Chef de l’Etat (Alassane Ouattara NDLR) est pleinement engagée".
Agée de 33 ans et exerçant en tant qu’aide-soignante, Mandjara Ouattara a tenté de s’immoler par le feu devant le palais présidentiel à Abidjan mercredi dernier, jour d'anniversaire des trois ans au pouvoir d'Alassane Ouattara, en s’aspergeant d’essence avant de tenter de s’immoler par le feu, à l’aide d’un briquet. Une première du genre dans l’histoire du pays. Les éléments de la Garde républicaine en poste dans la guérite d’accès au palais de la présidence ont réagi pour la sauver en l’aspergeant de sable. La dame a ensuite été évacuée dans un centre hospitalier spécialisé en traitement des grands brûlés.
Les raisons qui auraient poussé la dame à se suicider varient selon diverses versions. La première version familiale, note que la victime avait réclamé à la présidence ivoirienne, sa créance pour location de voitures entre 2007 et 2010, du temps du régime du président Laurent Gbagbo.
La seconde version avancée par le Front Populaire Ivoirien de Gbagbo avance, que c'est le parti de l’actuel président Alassane Ouattara, le Rassemblement des Démocrates (RDR) qui lui doit plusieurs millions de FCFA (des milliers de dollars américains), prix de la location à ce parti d'une dizaine de voitures appartenant à Mandjara, en 2010, pour la campagne présidentielle.
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