AA/Yaoundé/Anne Mireille Nzouankeu
Le Cameroun a lancé un programme de recrutement de 2000 jeunes sans emplois dans la région de l’Extrême-Nord, frontalière du Nigéria, afin de lutter contre l’enrôlement de ces derniers par le groupe armé nigérian Boko Haram, a annoncé lundi le ministre camerounais chargé de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), Emmanuel Nganou Djoumessi.
Le «Programme spécial pour l’emploi urbain va créer des emplois de proximité pour les jeunes de 18 à 35 ans. Nous voulons que le jeune qui a été dans ce programme ne se retrouve plus en situation de précarité », a détaillé le ministre face à la presse à l’occasion du lancement de la première phase dudit programme.
Cette première phase du programme est implémentée dans quelques communes pilotes de la région de l’Extrême-Nord, frontalière avec le Nigeria, et victimes des attaques à répétitions du groupe nigérian, a informé le ministre.
Au terme du programme, 385 jeunes auront trouvé des emplois dans des domaines tels que le reboisement, le curage des caniveaux ou encore les travaux de jardinage a-t-il prédit.
La date de lancement de la deuxième phase du projet n’a pas été rendue publique mais concernera les jeunes vivants encore plus près de la frontière avec le Nigéria, a précisé le ministre de l'économie.
Les jeunes sans emplois de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun sont la cible de prédilection de Boko Haram qui tente de les enrôler soit par la force soit en leur promettant de l’argent, selon les autorités camerounaises.
La situation est la même dans certains Etats du Nigéria. En octobre 2014, le milliardaire nigérian Aliko Dangoté parlant de la montée du terrorisme et de l’enrôlement des jeunes par Boko Haram avait déclaré que " la création d'emplois pour occuper les jeunes pourrait être une solution".
L'homme d'affaires avait par la suite annoncé la création de 180 000 emplois jeunes dans l’Etat d’Adamawa (l'un des fiefs de Boko Haram, au Nord-Est du Nigéria) via un investissement dans le domaine de la production sucrière.
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