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19.000 combattants de seleka déterminée à réclamer ses droits "par tous les moyens"

L'ancienne coalition, entend "marcher sur Bangui".

01.05.2014 - Mıse À Jour : 01.05.2014
19.000 combattants de seleka déterminée à réclamer ses droits "par tous les moyens"

AA/ Bria/ Abdoulaye Adoum

L'ex-coalition Seleka, forte de 19.000 combattants et déterminée à réclamer ses droits "par tous les moyens", poursuit une offensive qui la mènera à Bangui, selon le général Seleka Yaya Scout, joint au téléphone par Anadolu.

Des figures de proue de l'ex-coalition à majorité musulmane stationnent, avec leurs troupes, dans la ville de Bria, dans la préfecture de la Haute Kotto, au nord de Bangui. Il s’agit entre autres des généraux Zakaria Damane, Arda Hakouma, Yaya Scout, ainsi que les colonels Ramadane, Damboucha et Abdel-Fatah.

Tous ces hommes ont occupé, jusqu'à la démission du président Michel Djotodia en janvier dernier, des postes-clés dans la hiérarchie militaire de l’ex-coalitionSeleka,  la sécurité présidentielle ou le renseignement militaire. Ils se revendiquent comme "forces loyalistes", et réclament, à ce titre, qu'ils soient considérés en tant que tels par le pouvoir en place.

"Nous souhaitons pouvoir réintégrer les forces de sécurité, c'est notre droit légitime", a réclamé le Général Yaya Scout, ancien chef de corps du camp de cantonnement Béal chargé des opérations, dans un entretien avec Anadolu.

Depuis la mi-avril, des éléments Seleka ont quitté les sites dans lesquels ils étaient cantonnés dans le nord de la Centrafrique pour engager une série d'attaques et récupérer leurs "anciennes bases stratégiques" dont ils se sont "volontairement retirés", selon le Général Alkhatim, dans le cadre d'une "mesure de confiance" envers la MISCA, peu après l'engagement de la période de transition, sous la houlette de la présidente Catherine Samba-Panza. Toutefois, pour le Général Scout, "la reconnaissance de l'autorité du Gouvernement n'est, aujourd'hui, plus de mise".

 « Nous ne reconnaissons plus l’exécutif en place, car ces gens persistent à ignorer nos droits. Nous sommes sortis de ces enclaves pour réclamer nos droits par tous les moyens jusqu’à ce que justice soit rendue à nos hommes.», a poursuivi le Général Yaya Scout ajoutant que «C'est pour cela que nous nous sommes retrouvés ici. Nous allons mettre en place un nouvel Etat-major pour une armée qui compte plus de 19 000 éléments répartis sur tout le territoire national ».

 "Le non-respect" par la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, de l'accord de Ndjamena a poussé ces combattants à reprendre les armes. Signée dans la capitale tchadienne le 10 janvier dernier, accord a prévu un partage du pouvoir avec un Premier ministre issu des rangs des Seleka. Le 27 janvier 2014, faisant fi  de cet accord, André Nzapayeké est nommé à la tête du Gouvernement de transition.

«L'entêtement de l'ex-président François Bozizé a sonné le glas de son régime. On voit que Catherine Samba-Panza est en train de lui emboîter le pas», a estimé le général Scout.Et d'ajouter:  «En ce qui nous concerne, elle est responsable des massacres des musulmans qui se poursuivent jusqu'à ce jour»

Les violences prenant pour cibles les musulmans, notamment à Bangui, a, en outre, constitué une motivation supplémentaire pour ces hommes. Prenant pour preuve le cas des villes passées sous leur contrôle, les Seleka mettent en avant leur capacité à faire régner l'ordre et la cohésion sociale, entre musulmans et chrétiens.

« Jusqu’à nos jours, dans les zones où se trouvent nos éléments (Kemo, préfecture de Sibut ; Ouham, préfecture de Bossangoa ; Nana Gribizi, préfecture de Kaga Bandoro ; Ouaka, préfecture de Bambari ; Haute Kotto, préfecture de Bria ; Ndélé, préfecture de Bamingui Bangoran ; Vakaga, préfecture de Birao ; et la Basse-Kotto, préfecture de la Mobaye) aucune violence n’est signalée, les populations chrétiennes, animistes ou musulmanes vivent en harmonie et en toute quiétude»,  a assuré le haut responsable militaire Seleka.

La solution des armes pourrait confronter les Seleka à d'autres acteurs sur le terrain: les forces africaines et les forces françaises. Si les officiers Seleka disent ne pas avoir "d'animosité particulière" à l'endroit des premiers, ils tiennent les seconds pour responsables de la détérioration du climat en pratiquant "une politique bancale" qui favorise les milices à majorité chrétienne les anti-balaka.

«Dans les zones controlées par les anti-balaka, il y a une recrudescence de la violence. Pour que cela cesse, ni les forces de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique (MISCA) ni les forces françaises de l’opération sangaris ne devraient se dresser sur notre chemin. Si les forces Sangaris comptent, toutefois, nous empêcher d'atteindre nos objectifs, on est prêts à entrer en confrontation avec eux», a assuré le général Scout.

Le 6 mai, une assemblée générale réunissant plusieurs chefs Seleka sera tenue à Ndélé (préfecture de Bamingui-Bangoran, nord du pays) pour élire un nouveau commandement de la coalition dont la dissolution a été prononcée par le Président Michel Djotodia le 13 septembre 2013. Pour tous ces leadersSeleka, l'objectif est de "marcher sur Bangui".

 
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