« Il ne fait aucun doute qu’il y a famine à Gaza » : L'Allemagne appelle Israël à laisser entrer suffisamment d’aide
- « De plus en plus de personnes, surtout des enfants, meurent de faim sous nos yeux. Cela ne peut pas durer. La famine est entièrement causée par l’homme », déclare la ministre allemande du développement

Berlin
AA / Berlin / Oliver Towfigh Nia
L’Allemagne a affirmé vendredi qu’il ne faisait « aucun doute » qu’il y a famine à Gaza et a appelé Israël à autoriser l’entrée d’une aide suffisante dans l’enclave dévastée par la guerre afin de mettre fin à la faim qui frappe les Palestiniens.
« Je pense qu’il ne fait aucun doute qu’il y a de la faim à Gaza, et nous venons d’entendre ces rapports qui viennent de paraître », a déclaré Josef Hinterseher, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, lors d’un point de presse à Berlin.
Il réagissait à un rapport de la Classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC), soutenue par l’ONU, qui affirme que les restrictions imposées par Israël et ses attaques militaires sont directement à l’origine de la famine désormais déclarée dans le gouvernorat de Gaza.
L’Allemagne a à plusieurs reprises mis en garde contre la famine dans la bande de Gaza et appelle Israël « à autoriser une aide humanitaire suffisante dans l’enclave », a ajouté Hinterseher.
La ministre allemande du Développement, Reem Alabali Radovan, a pour sa part estimé que le rapport de l’IPC démontre clairement la situation catastrophique à Gaza.
« De plus en plus de personnes – et en particulier des enfants – meurent de faim sous nos yeux. Cela ne peut pas continuer. La famine est entièrement causée par l’homme », a-t-elle déclaré.
Elle a souligné que, malgré une légère amélioration de l’accès à l’aide, « le rapport de l’IPC montre que cela est loin d’être suffisant. Un cessez-le-feu immédiat est nécessaire et, dans le même temps, le Hamas doit libérer les otages immédiatement et sans condition ».
L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens a indiqué vendredi que la famine à Gaza, « délibérément provoquée par le gouvernement israélien », est désormais confirmée, après l’avoir également été officiellement par l’IPC.
Depuis octobre 2023, plus de 62 100 Palestiniens ont été tués par Israël à Gaza, où la campagne militaire a ravagé l’enclave.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza. Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de justice (CIJ) concernant sa guerre dans l’enclave.
* Traduit de l'anglais par Seyma Erkul Dayanc