Politique

«En brandissant son drapeau, j'ai voulu remercier la Turquie pour son aide à la Palestine»

- Le jeune palestinien âgé de 20 ans, Emin Selim a dit qu’il porte le drapeau turc en guise de reconnaissance envers la Turquie chaque fois qu’il participe aux manifestations

Esat Fırat, Said İbicioğlu  | 06.07.2018 - Mıse À Jour : 08.07.2018
«En brandissant son drapeau, j'ai voulu remercier la Turquie pour son aide à la Palestine»

Gazze

AA – Gaza

Blessé, mardi, lors des manifestations pacifiques à la frontière de Gaza​, alors qu’il brandissait un drapeau turc, le jeune palestinien Emin Selim âgé de 20 ans, a affirmé avoir été intentionnellement ciblé par les soldats en raison de son drapeau​ turc.

Originaire de Shuja'iyya, au Nord-est de Gaza, Selim, qui n’a pas lâché le drapeau malgré sa blessure, a ouvert ses portes à l’Agence Anadolu (AA).

C’est à cette occasion que le jeune palestinien a fait savoir qu’il porte le drapeau turc en guise de reconnaissance envers la Turquie chaque fois qu’il participe aux manifestations.

«En brandissant le drapeau turc, j’ai voulu remercier la Turquie pour le soutien qu’elle accorde à la Palestine», a-t-il confié avant d’ajouter que les soldats israéliens ne supportent pas l’afflux de drapeaux turcs sur le sol de Gaza, assiégée par Israël depuis douze ans.

- «Le soutien d’Erdogan les dérange»

Selon Selim, les soldats israéliens ont délibérément ciblé le drapeau «parce que la position héroïque du président turc, Recep Tayyip Erdogan, aux côtés du peuple palestinien, les dérange».

Indiquant que ce n’était pas la première fois qu’il brandissait le drapeau turc et la photo du président de la Turquie, Selim a déclaré que l’une de ses motivations ​premières​ était d'arborer l'emblème turc en l'honneur de la victoire ​d'​Erdogan aux élections du 24 juin.

«Parce que ce leader nous a toujours encouragés​, a été à nos côtés et nous a aidé​s», a-t-il martelé.

- Déjà blessé à trois reprises

Visé par les soldats israéliens, Selim, blessé au pied gauche, est depuis alité, ses os ayant été brisés.

Depuis les manifestations qui ont débuté le 30 mars, le jeune palestinien a été blessé à trois reprises, dont la première fois, le 14 mai lors du grand massacre perpétré par les soldats israéliens.

Il y a trois semaines, Selim a été touché au pied gauche par un shrapnel et blessé une​ seconde fois.

De plus, il y a quelques jours, il a été blessé par une capsule de gaz lacrymogène qui l’a touché à la tête.

- Sa mère n’a pas survécu

Le jeune palestinien a confié qu’il ne parvient pas à oublier le grand massacre perpétré, le 14 mai, par les troupes israéliennes dans la bande de Gaza.

Ce jour là, au moins 60 personnes ont été tuées lors des manifestations organisées pour protester contre la décision de transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem, selon le ministère palestinien de la Santé.

Comme de nombreux Palestiniens, Selim raconte qu’il est sorti de chez lui après avoir dit à sa mère de ne pas pleurer sa mort s’il venait à tomber en martyr.

Si Selim n’est pas décédé ce jour là, c’est sa mère qui a succombé à la douleur infligée par les nombreuses pertes humaines déplorées ce 14 mai.

- De nouveau parmi les manifestants

N’ayant désormais «d’autre mère que sa patrie», selon ses mots, Selim prévoit de participer aux manifestations de la Marche du Grand Retour malgré sa blessure.

Avec son t-shirt floqué du drapeau turc sur le devant et d’une photo du président Erdogan dans le​ dos, le jeune palestinien a confié que «les balles des soldats israéliens ne peuvent effrayer les Palestiniens ni les empêcher de revendiquer leur droit au retour».

Blessé mardi lors des manifestations, Selim n’avait pas lâché des mains le drapeau turc alors qu'il était transporté par les équipes de secours vers une ambulance afin d’y recevoir les premiers soins.

Ces instants avaient été filmés en direct par une équipe de l’agence Anadolu (AA) dépêchée sur place.

Depuis vendredi 30 mars, des milliers de Palestiniens se rassemblent à proximité de la barrière de sécurité séparant la Bande de Gaza d’Israël dans le cadre de la «Marche du Grand retour». Pacifique, l’événement vise à rompre le siège imposé à la Bande de Gaza depuis plus de 10 ans et à revendiquer le droit des Palestiniens au retour.

Quant aux soldats israéliens, ils tirent à balles réelles sur la population civile qui «souhaite retourner dans leur pays et obtenir la levée du blocus illégal de Gaza depuis 2006».

Lors des manifestations pacifiques qui se tiennent à la frontière de Gaza depuis le ​fin​ mars,​ plus de 130 Palestiniens sont tombés en martyrs en raison des tirs de soldats israéliens et plus de 14 000 Palestiniens ont été blessés.

Parmi les martyrs se trouvaient notamment deux journalistes et deux personnes appartenant aux équipes médicales.

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