Énergie : L'Égypte et le Liban signent un accord gazier pour relancer la production d'électricité
- Le ministre égyptien Karim Badawi a affirmé que l'Égypte apporterait « tout son soutien au Liban » dans les domaines de « l'exploration, l'extraction, le transport et la distribution du gaz », ainsi que pour les infrastructures nécessaires
Istanbul
AA / Istanbul / Mariem Njeh
Le Liban et l'Égypte ont signé, lundi à Beyrouth, un protocole d'accord visant à approvisionner le pays du Cèdre en gaz naturel pour alimenter ses centrales électriques. En marge de cette signature, Le Caire s'est également engagé à soutenir Beyrouth dans l'exploration et l'extraction de ses propres ressources gazières.
La cérémonie de signature s'est déroulée au siège du gouvernement libanais sous le patronage du Premier ministre, Nawaf Salam. Le document a été paraphé par le ministre libanais de l'Énergie, Joe Saddi, et son homologue égyptien du Pétrole et des Ressources minérales, Karim Badawi.
Transition vers le gaz naturel
Cité dans un communiqué de la présidence du gouvernement, le ministre libanais Joe Saddi a expliqué que cet accord s'inscrit dans une stratégie visant à « faire passer progressivement le secteur de l'énergie de l'utilisation du fioul au gaz naturel ».
Cette transition est jugée « moins coûteuse, plus respectueuse de l'environnement et contribue à mettre fin aux problèmes liés aux appels d'offres de fioul », a précisé Saddi. Le Liban dépend actuellement en grande partie du fioul irakien, dans le cadre d'un accord « pétrole contre services » signé en 2021.
Détails techniques et impact attendu
Sur le plan technique, le gaz sera acheminé via un gazoduc vers la centrale de Deir Ammar, située dans le nord du Liban. Selon une évaluation technique mentionnée par le ministre Saddi, la réhabilitation de la partie libanaise du gazoduc nécessiterait « 3 à 4 mois » de travaux, pour un coût jugé raisonnable. Des démarches sont en cours pour trouver des financements auprès de bailleurs de fonds.
Une fois opérationnel, cet approvisionnement devrait ajouter environ 450 mégawatts au réseau national, soit l'équivalent de « quatre heures d'électricité supplémentaires par jour », selon les estimations d'experts.
Soutien à l'exploration et l'extraction
Parallèlement à la signature de cet accord, le ministre égyptien Karim Badawi a été reçu par le président libanais, Joseph Aoun. À l'issue de cette entrevue, Badawi a affirmé que l'Égypte apporterait « tout son soutien au Liban » dans les domaines de « l'exploration, l'extraction, le transport et la distribution du gaz », ainsi que pour les infrastructures nécessaires.
Le ministre égyptien a annoncé la création de « groupes de travail conjoints » entre les deux ministères pour permettre au Liban de bénéficier de l'expertise égyptienne. De son côté, le président Aoun a qualifié cet accord d'étape « pratique et essentielle » pour atténuer le rationnement sévère de l'électricité.
Le Liban souffre depuis des décennies d'une crise chronique de l'électricité, aggravée par l'effondrement économique. L'État ne fournit actuellement que quelques heures de courant par jour, contraignant la population à payer des abonnements onéreux à des générateurs privés.
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