AA / Washington / Michael Hernandez

Le maire élu de New York, Zohran Mamdani, s’est engagé tôt mercredi matin à tenir sa promesse phare qui sera de rendre la plus grande ville d’Amérique plus abordable pour ses habitants, tout en offrant un modèle national à ses alliés démocrates pour battre le président Donald Trump dans les urnes.

Mamdani a salué son principal adversaire, l’ancien gouverneur indépendant de l’État de New York Andrew Cuomo, lui souhaitant bonne chance pour son retour à la vie privée. Mais il a ajouté, « Que cette nuit soit la dernière fois que je prononce son nom, alors que nous tournons la page d’une politique qui abandonne le plus grand nombre pour servir les privilégiés. »

Premier maire musulman de New York, Mamdani a peu évoqué son rival, préférant mobiliser ses partisans autour de son programme progressiste à l’heure où il s’apprête à s’installer à Gracie Mansion en janvier, sur fond de domination du climat politique par Donald Trump.

« Nous allons inaugurer une génération de changement, et si nous avons le courage d’emprunter cette nouvelle voie plutôt que de la fuir, nous pourrons répondre à l’oligarchie et à l’autoritarisme par la force qu’ils redoutent, non par la complaisance qu’ils recherchent. Après tout, s’il est une ville capable de montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre, c’est bien celle qui l’a vu naître », a-t-il déclaré sous les acclamations du public au Paramount Theater, à Brooklyn.

« S’il existe un moyen d’effrayer un despote, c’est en détruisant les conditions mêmes qui lui ont permis d’accumuler du pouvoir. Ce n’est pas seulement ainsi que nous arrêtons Trump, c’est ainsi que nous empêchons le prochain. Alors Donald Trump, puisque je sais que vous regardez, j’ai quelque mots pour vous : “Montez le son”. », a-t-il ajouté sous les vivats.

Selon l’agence Associated Press, Mamdani recueille plus de 50 % des voix après le dépouillement de 91 % des bulletins dans cette élection à trois candidats.

Depuis des mois, Donald Trump tente d’influer sur la course en apportant son soutien à Andrew Cuomo, après avoir vainement cherché à convaincre le candidat républicain Curtis Sliwa de se retirer afin de renforcer les chances de l’ancien gouverneur.

Trump avait menacé de suspendre les financements fédéraux destinés à New York en cas de victoire de Mamdani, qu’il qualifie de « communiste ».

Mamdani, socialiste démocrate revendiqué, a axé sa campagne sur l’accès à la vie abordable et aux services publics notamment bus gratuits, garde d’enfants universelle, épiceries municipales, logements à loyers régulés et relèvement progressif du salaire minimum à 30 dollars de l’heure d’ici 2030, contre 16,50 dollars actuellement.

Le financement de ces mesures passerait, a-t-il expliqué, par une hausse du taux d’imposition des sociétés à 11,5 %, comme dans l’État voisin du New Jersey, ainsi que par un impôt sur le revenu de 2 % pour les particuliers gagnant plus d’un million de dollars par an.

Il a également promis d’ordonner à la police de New York (NYPD) d’arrêter le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s’il entrait dans la ville, invoquant le mandat d’arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre à Gaza.

Mamdani a assuré à ses partisans, mercredi matin, qu’il œuvrerait à renforcer l’unité des New-Yorkais et à « refuser que ceux qui se nourrissent de la haine et de la division nous montent les uns contre les autres ».

« Nous bâtirons une mairie qui se tient résolument aux côtés des New-Yorkais juifs et ne faiblit pas dans la lutte contre l’antisémitisme, où plus d’un million de musulmans sauront qu’ils appartiennent non seulement aux cinq arrondissements de cette ville, mais aussi aux sphères du pouvoir. Plus jamais New York ne sera une ville où l’on peut prospérer sur l’islamophobie pour gagner une élection », a-t-il conclu.

* Traduit de l'anglais par Serap Dogansoy