Quds
AA / Jérusalem/ Abdel Ra'ouf Arnaout
Le leader de l'opposition israélienne, Yair Lapid, a lancé, mardi soir, une virulente charge contre le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahu, estimant que son pays était devenu "l'otage de fous irresponsables".
Lapid, leader du parti "Il y a un futur", a déclaré sur la plateforme X : "L'État d'Israël est devenu l'otage de fous irresponsables, et cela ne peut plus durer."
L'opposition accuse Netanyahu (74 ans) de ne pas avoir atteint les objectifs de la guerre en cours contre la Bande de Gaza, depuis le 7 octobre 2023, notamment l'élimination du Hamas et le retour des prisonniers israéliens détenus dans l’enclave assiégée.
Netanyahu s'accroche cependant à sa position et rejette les appels à la démission et à l'organisation d'élections anticipées. Il affirme que cela "paralyserait l'État et gèlerait les négociations sur l'échange de prisonniers pendant une période pouvant aller jusqu'à 8 mois".
"Un ministre ayant un casier judiciaire (le ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir) se tient dans le bureau du Premier ministre et le menace de conséquences s'il ne fait pas ce qu'on lui demande", a ajouté Lapid.
Et de poursuivre : "(par ses actions) Ben Gvir dit au monde entier et à toute la région que Netanyahu est faible et travaille pour lui, et il est incroyable qu'il (Ben Gvir) n'ait pas été exclu immédiatement (du gouvernement)."
A la suite d'une réunion tenue avec Netanyahu, mardi, Ben Gvir a déclaré : "J'ai mis en garde le premier ministre contre le fait de ne pas entrer à Rafah (sud de la Bande de Gaza), de mettre fin à la guerre et de conclure un accord illégal (d'échange de prisonniers et de cessez-le-feu)".
"Le Premier ministre a pris connaissance de ces propos et a promis qu'Israël entrerait à Rafah, que la guerre ne s'arrêterait pas et qu'un mauvais accord ne serait pas conclu... et il a très bien compris ce que cela signifierait si cela ne se produisait pas", a ajouté Ben Gvir.
Chef du parti d'extrême droite "Force juive", Ben Gvir a déjà menacé à plusieurs reprises de se retirer du gouvernement et de le renverser si ces trois conditions n'étaient pas respectées.
L'optimisme a fortement diminué quant à la possibilité de parvenir à un accord entre Israël et le Hamas pour un échange de prisonniers et un cessez-le-feu, compte tenu des désaccords profonds dans les négociations indirectes entre les deux parties.
Le Hamas insiste sur la nécessité de mettre fin à la guerre, sur le retrait de l'armée israélienne, sur la liberté pour les personnes déplacées de retourner dans leur région et sur l'entrée d'une aide humanitaire suffisante, dans le cadre de tout accord avec Israël.
D'autre part, et sous prétexte qu'il s'agit du dernier bastion du Hamas, des ministres israéliens, dont Ben Gvir, insistent pour envahir Rafah, malgré les mises en garde internationales contre des répercussions catastrophiques, compte tenu de la présence d'environ 1,4 million de Palestiniens déplacés dans cette zone.
La guerre israélienne contre Gaza a fait plus de 112 000 victimes (entre morts et blessés), pour la plupart des femmes et des enfants, et environ 10 000 disparus, dans un contexte de famine et de destruction généralisée, selon les données palestiniennes et des Nations unies.
Israël poursuit cette guerre malgré l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant l'arrêt immédiat des combats, et en dépit du fait que la Cour internationale de justice ait enjoint Tel-Aviv de prendre des mesures pour prévenir les actes à caractère génocidaire et améliorer la situation humanitaire dans la Bande de Gaza.
*Traduit de l’Arabe par Mourad Belhaj
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