AA / Yémen

La Coalition arabe a annoncé, au soir de ce mardi, que les Houthis avaient fermé l'aéroport international de Sanaa aux vols internationaux, depuis dimanche dernier, réfutant la version des Houthis selon laquelle, la fermeture a eu lieu à la suite d’une frappe aérienne contre l'aéroport, lundi soir.

C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par la Coalition arabe, et rapporté par l'agence de presse officielle saoudienne (SPA).

Le communiqué a indiqué que "les Houthis ont fermé l'aéroport de Sanaa aux organisations humanitaires et internationales, à partir du 19 décembre (la journée du dimanche, et ce, avant qu'il ne soit la cible de frappes aériennes, au soir du lundi)".

Le communiqué a aussi fait savoir que "les aéroports saoudiens sont prêts à recevoir des avions d’aides humanitaires, dans ce contexte de fermeture de l'aéroport de Sanaa par les Houthis".

Et de souligner que "les aéroports yéménites sont une destination des avions d’aides humanitaires, et la coordination avec le gouvernement yéménite est en cours".

Le même communiqué a ajouté : "nous sommes prêts à transférer l'aide humanitaire depuis les points d'arrivée vers le Yémen sous la supervision des Nations unies", sans fournir de plus amples détails.

Le communiqué de la Coalition est paru quelques heures après l’annonce faite par le groupe Houthi de la suspension des vols internationaux vers l'aéroport de Sanaa, en raison des frappes aériennes menées par la Coalition arabe.

Raed Jabal, sous-secrétaire de l'Autorité générale de l'aviation civile du groupe Houthi, a déclaré, lors d'une conférence de presse à Sanaa, que "les vols des Nations unies et des organisations humanitaires internationales opérant au Yémen à destination et en provenance de l'aéroport international de Sanaa ont été suspendus jusqu'à nouvel ordre, après avoir été pris pour cible" hier soir par la Coalition arabe.

La Coalition a annoncé, au soir du lundi, dans un communiqué, qu'elle "avait ciblé 6 emplacements (à l'aéroport) qui servent à gérer l'activité de drones explosifs et à entraîner des éléments terroristes à manipuler ces engins, ainsi que les quartiers de résidence des entraîneurs et des recrutés, et deux entrepôts pour le stockage des drones explosifs".

"La neutralisation de ces objectifs n'affectera pas la capacité opérationnelle de l'aéroport, la gestion de l'espace aérien, le trafic aérien et les opérations d'assistance au sol", a-t-elle ajouté.

Depuis 2016, la Coalition arabe a imposé une interdiction de navigation à l'aéroport de Sanaa, à l'exception des vols humanitaires des Nations Unies et autres organisations internationales, comme le Comité international de la Croix-Rouge.

La Coalition arabe a accusé le groupe Houthi, dans la journée du dimanche, d'avoir utilisé cet aéroport pour lancer des drones contre l'Arabie saoudite. Pour sa part, le groupe a démenti le fait d’avoir utilisé l'aéroport à des fins militaires.

Les Houthis tirent régulièrement des missiles balistiques et des drones chargés d’explosifs contre l'Arabie saoudite et des régions yéménites. De son côté, la Coalition arabe multiplie les déclarations où elle affirme avoir contrecarré ces attaques, et ce, malgré les appels arabes et internationaux à un cessez-le-feu.

Depuis le début du mois de décembre, la Coalition a intensifié ses frappes aériennes contre des positions contrôlées par les Houthis dans plusieurs gouvernorats.

Le Yémen est le théâtre d'une guerre qui continue depuis près de 7 ans, entre les forces pro-gouvernementales soutenues par une Coalition militaire arabe, dirigée par l'Arabie saoudite voisine, et les Houthis soutenus par l'Iran, qui contrôlent plusieurs gouvernorats, dont la capitale, Sanaa, depuis septembre 2014.

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.