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Washington menace de mesures contre des prestataires de services européens, accusant Bruxelles de « harcèlement »

– Dans une escalade verbale et commerciale majeure, les États-Unis ont menacé de restreindre l’accès à leur marché à des entreprises de services européennes, citant nommément des géants comme Capgemini, Publicis ou Siemens

Mariem Njeh  | 18.12.2025 - Mıse À Jour : 18.12.2025
Washington menace de mesures contre des prestataires de services européens, accusant Bruxelles de « harcèlement »

Istanbul

AA / Istanbul / Mariem Njeh

Les tensions transatlantiques ont franchi un nouveau seuil critique cette semaine. Dans un communiqué, publié mardi par la Représentante américaine au commerce (USTR) et relayé mercredi en français par le Département d'État sur la plateforme sociale X, basée aux États-Unis, Washington accuse l’Union Européenne de mener une campagne jugée « harcelante » contre les entreprises américaines.

L'administration américaine reproche à Bruxelles et à certains États membres de persister dans une « politique continue de poursuites judiciaires, de taxes, d’amendes et de directives discriminatoires ». Selon Washington, ces mesures visent injustement les prestataires de services américains, qui génèrent pourtant « plus de 100 milliards de dollars (environ 85 milliards d’euros) d’investissements directs en Europe ».

- Des groupes européens ou basés en Europe explicitement ciblés

Le communiqué américain ne se contente pas de menaces voilées mais cible explicitement neuf géants européens qui, jusqu'ici, opèrent librement aux États-Unis. Washington met en balance cet accès privilégié avec le traitement réservé à ses propres entreprises en Europe.

Les groupes cités, qualifiés de bénéficiaires d'un « accès étendu » au marché américain, incluent les français Capgemini (services numériques), Publicis (publicité) et Mistral (IA), les allemands Siemens (industrie) et SAP (logiciels), les suédois Spotify (streaming musical), ainsi que Accenture, Amadeus et DHL.

« Si l’UE persiste [...] les États-Unis n’auront d’autre choix que de recourir à l’ensemble des outils à leur disposition », prévient l'USTR. Le texte évoque explicitement l'activation de lois américaines permettant « l’imposition de redevances ou de restrictions sur les services étrangers ».

- Un contexte de rupture idéologique

Ce communiqué s'inscrit dans le sillage immédiat de la nouvelle stratégie de sécurité nationale des États-Unis, publiée le 5 décembre.

Ce document doctrinal décrivait une Europe menacée d'un « effacement civilisationnel » et d'un déclin économique irréversible sous 20 ans si les tendances politiques actuelles, notamment migratoires et sociétales, se poursuivaient. Washington y accusait déjà l'Union Européenne et les organisations supranationales de « saper la souveraineté » et remettait en cause la fiabilité militaire des alliés européens.

Washington souligne dans son communiqué que cette approche punitive sera étendue à « tout autre pays » adoptant une stratégie de régulation similaire à celle de Bruxelles.

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