Monde

Victimes civiles à Gaza : "La France doit avoir une voix plus forte" (Député)

- L'Agence Anadolu a interrogé le député communiste Pierre Dharréville sur le conflit au Proche-Orient

Ümit Dönmez  | 22.11.2023 - Mıse À Jour : 23.11.2023
Victimes civiles à Gaza : "La France doit avoir une voix plus forte" (Député)

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez


Le Groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) à l'Assemblée nationale française a estimé que la France "doit avoir une voix beaucoup plus forte" pour mener à un cessez-le-feu au Proche-Orient.

Interrogé ce mardi par Anadolu, avant l'annonce de l'accord de trêve humanitaire au Proche-Orient, le député communiste Pierre Dharréville, s'exprimant au nom du groupe GDR, a appelé son pays à "se mettre à la hauteur de la gravité de la situation humanitaire à Gaza".



- Une voix beaucoup plus forte

Alors que les bombardements meurtriers d'Israël sur la Bande de Gaza se poursuivent depuis bientôt sept semaines, sans aucune discrimination de la population civile, Anadolu (AA) a interrogé le député des Bouches-du-Rhône, Pierre Dharréville sur la position de l'Exécutif français, deux jours après que le chef d'État Emmanuel Macron a annoncé que son pays allait accueillir et soigner un maximum de 50 enfants palestiniens blessés ou malades.

"Nous pensons que notre pays doit avoir une voix beaucoup plus forte pour faire face aux enjeux, pour travailler à la paix", a d'abord tenu à souligner le député communiste.

"L'urgence est déclarée depuis très longtemps maintenant. Il faut sortir d'abord de cette situation avec un cessez-le-feu immédiat", a-t-il ajouté avant de préciser que le groupe GDR le demande "à chaque occasion".

"Notre pays doit porter cette voix dans les institutions internationales pour qu'elles puissent être à la hauteur et, évidemment, qu'il y a un certain nombre de gestes humanitaires à produire. Il faut se mettre à la hauteur de la gravité de la situation humanitaire à Gaza", a encore expliqué le législateur interrogé par AA.

"Donc, tout ce que nous pourrons faire pour aider, il faut que notre pays le fasse dans le concert international, avec toutes celles qui sont disponibles pour cela. Mais cela suppose, je crois, des discussions à l'échelle internationale vraiment fortes et une voix de la France qui se fasse un peu plus entendre pour faire avancer les choses à tout point de vue, que ce soit du point de vue politique, du règlement du conflit et du point de vue aussi humanitaire", a estimé le député, jugeant que la réaction de l'Exécutif français aux bombardements indiscriminés de civils à Gaza était tardive.



- Situation à Gaza et position de la France

Pour rappel, pour la 47ᵉ journée consécutive, l'armée israélienne mène une opération militaire meurtrière dans la Bande de Gaza, faisant plus de 14 128 tués palestiniens, dont plus de 5 840 enfants et 3 920 femmes,, ainsi que plus de 33 000 blessés, dont la majorité (75 %) est constituée de femmes et d'enfants, selon le bureau des médias du gouvernement de Gaza.

Des milliers de bâtiments, dont des hôpitaux, des mosquées et des églises, ont été endommagés ou détruits lors de frappes incessantes contre l’enclave assiégée et privée d'eau, de gaz et d'électricité.

Des sources officielles israéliennes évoquent les chiffres de 1200 Israéliens tués par des factions palestiniennes et de 239 Israéliens capturés par le Hamas, parmi lesquels elles comptent des militaires de haut rang.

Le président français, Emmanuel Macron, a fait part, dimanche, au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu "de sa grande préoccupation concernant la montée des violences contre les civils palestiniens en Cisjordanie et les a condamnées".

Dans un communiqué rendu public dimanche soir, l’Élysée a assuré qu’au cours d’un entretien téléphonique avec le chef du gouvernement israélien, Emmanuel Macron "a insisté sur la nécessité de tout faire pour prévenir l’extension de ces violences et maintenir le calme".

Le chef d'État français a également attiré l’attention du Premier ministre israélien "sur les risques humanitaires et les trop nombreuses pertes civiles liées aux opérations militaires en cours dans la Bande de Gaza" et "lui a rappelé la nécessité absolue de distinguer les terroristes de la population et d’apporter une protection efficace aux civils".

Selon une information rapportée la semaine dernière par Le Figaro, dans une note confidentielle, des diplomates français avaient déploré un parti pris pro-israélien du chef d’État français, l'appelant à réengager la position française "traditionnellement équilibrée entre israéliens et Palestiniens".


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