Vice MAE palestinien: « L'annulation des visas de nos délégations va à l'encontre des efforts de paix »
- "Nous considérons cette mesure comme extrêmement dangereuse, injustifiée, et nous sommes préoccupés par ses conséquences potentielles"

Ramallah
AA / Ramallah / Kays Ebu Semra
Le vice-ministre palestinien des Affaires étrangères, Ahmed al-Dik, a déclaré que l'annulation par les États-Unis des visas de la délégation palestinienne qui devait participer aux réunions de l'Assemblée générale des Nations unies était en contradiction avec la politique du président Donald Trump visant à « mettre fin aux guerres et instaurer la paix ».
Dans une déclaration à Anadolu , Ahmed al-Dik a réagi à l’annulation des visas des responsables palestiniens qui devaient se rendre aux États-Unis pour participer à la 80e Assemblée générale des Nations Unies à New York.
"Nous considérons cette mesure comme extrêmement dangereuse, injustifiée, et nous sommes préoccupés par ses conséquences potentielles", a confié le vice-président palestinien des Affaires étrangères.
Appelant l'administration Trump à revoir sa décision, il a en outre déclaré que cette décision ne faisait que "jeter de l'huile sur le feu" et ne servait en rien "les efforts de paix".
** Recherche de soutien international de la part de l’Autorité palestinienne face à l’annulation des visas
Tout en insistant sur le fait que la décision américaine d'annuler les visas était contraire au droit de représentation non seulement de la Palestine, mais aussi de tous les pays, Dik a fait savoir que l'Autorité palestinienne avait pris contact avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à ce sujet.
Il a par ailleurs déclaré qu'ils recherchaient un soutien international pour revenir sur cette décision et qu'ils avaient entrepris des démarches diplomatiques auprès des pays amis en Europe et dans le monde arabe.
Dénonçant la contradiction de cette décision avec la réunion prévue à l'Assemblée Générale des Nations Unies, le diplomate palestinien a affirmé ouvertement, l'annulation des visas de leurs délégations par l'administration Trump allait "à l'encontre des efforts de paix".
**Projet d’Émirat d’Hébron
Mettant l'accent sur le rejet du projet israélien visant à séparer Hébron de la Cisjordanie pour créer un « émirat » distinct, al-Dik a déclaré que l'existence de la Palestine était indivisible. "Nous insistons sur le fait que nous avons pleine autorité sur Gaza et la Cisjordanie, y compris Hébron", a-t-il affirmé.
Al-Dik a ajouté que le projet concernant Hébron susciterait la colère des Palestiniens, soutenant, "À mesure que l'occupant israélien intensifie ses crimes d'annexion, de déplacement et de génocide, cela montre, en particulier aux yeux des pays historiquement alliés à Tel-Aviv, contrairement à la communauté internationale qui soutient la Palestine, qu'Israël est devenu un État voyou isolé qui a perdu son équilibre".
Dans un reportage diffusé le 29 août sur la chaîne israélienne Canal 24, il a été rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahu, lors d'une réunion avec des hauts responsables, envisagerait la possibilité de remplacer les autorités palestiniennes de la région par des tribus locales et de créer un « émirat » distinct, en réponse à l'intention de nombreux pays occidentaux de reconnaître l'État palestinien.
Il avait été déclaré que cette nouvelle entité, qui devait être créée à Hébron à la place de l'Autorité palestinienne, reconnaîtrait Israël comme un État juif et adhérerait aux accords d'Abraham, à l'instar des autres pays arabes.
** « Annexion progressive » en Cisjordanie et à Jérusalem
Évaluant également la situation dans la Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est, al-Dik a déclaré que la fragmentation de la Cisjordanie, le détachement de Jérusalem et la violence des colons juifs signifiait en effet "une annexion progressive".
Soulignant que la communauté internationale devait mettre un terme aux politiques d'annexion d'Israël en appliquant le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, il a poursuivi en ces termes, "plus de 60 % de la Cisjordanie est sous la protection de l'armée israélienne et soumise à la violence des colons. C'est cela, la véritable annexion, car la poursuite de l'occupation engendre l'annexion".
La presse israélienne a rapporté que le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar avait informé son homologue américain Marco Rubio, lors d'une rencontre à Washington à la fin du mois dernier, que le gouvernement de Tel-Aviv se préparait à annexer la Cisjordanie occupée dans les mois à venir.
** Annulation de visa par les États-Unis
Dans un communiqué publié le 29 août, le département d'État des États-Unis a annoncé que les visas des responsables palestiniens qui devaient se rendre aux États-Unis pour participer à la 80e Assemblée générale des Nations Unies (ONU) à New York en septembre avaient été annulés.
Dans la déclaration, il était indiqué que « conformément à la législation américaine, le ministre des Affaires étrangères Marco Rubio a refusé ou annulé les visas des membres de l'Organisation de libération de la Palestine et de l'Autorité palestinienne avant la prochaine Assemblée générale des Nations Unies ».
Cette décision des États-Unis a suscité des réactions de la part de la Palestine.
Par ailleurs, le 16 août, le département d'État américain avait annoncé qu'il cessait de délivrer tous types de visas de visiteur à la population de Gaza.
*Traduit du turc par Ben Amed Azize Zougmore
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