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Valeur stratégique de Hama : le régime d'Assad perd le contrôle pour la première fois depuis la guerre civile syrienne

Située stratégiquement au cœur de la Syrie, Hama revêt une importance cruciale, et sa perte marque un tournant dans l'équilibre des forces dans le conflit en cours.

Ömer Koparan, Mehmet Burak Karacaoğlu, Eşref Musa, Ahmet Karaahmet  | 06.12.2024 - Mıse À Jour : 06.12.2024
Valeur stratégique de Hama : le régime d'Assad perd le contrôle pour la première fois depuis la guerre civile syrienne

Ankara

AA / Ankara

La province centrale de Hama échappe complètement au contrôle du régime d'Assad pour la première fois depuis le début de la guerre civile syrienne, mettant en exergue son importance stratégique.

La position stratégique de la province, fait de Hama un point crucial avec son potentiel d'influence du cours du conflit via Homs, Lattaquié et Damas.


Hama occupe une position centrale : située à l'ouest de la Syrie, où se trouvent les plus grandes villes, des zones densément peuplées, des terres fertiles, un accès à la mer et la capitale Damas.


Cela en fait une région essentielle pour le régime d'Assad, car elle relie le corridor nord-sud et connecte le reste du pays.


L'autoroute M5, qui part d'Alep et traverse Hama, s'étend jusqu'à Homs et Damas, reliant les plus grandes provinces de la Syrie.


Avec Hama désormais sous le contrôle de groupes armés anti-régime, la connexion du régime entre la capitale Damas, Idlib et Alep est coupée.


En outre, une avancée potentielle des forces de l'opposition de l'Armée nationale syrienne vers Damas représente une menace encore plus grande pour le régime.


Tout au long de la guerre civile, Hama a également joué un rôle central pour le régime syrien.


En raison de sa position stratégique, le régime a concentré une grande partie de sa force militaire dans cette région.


Des infrastructures clés, telles que des aéroports, des installations de production d'armes et des dépôts d'armement, étaient stratégiquement positionnées entre Hama et Homs.

Hama est également vitale en tant que porte d'accès à Lattaquié, la ville natale du président syrien Bachar al-Assad, et au point d'accès du pays à la Méditerranée.

L’avancée des forces anti-régime de Hama vers Homs et la région où se trouve Damas pourrait faire perdre au régime sa connexion avec la Méditerranée.


Hama marquée par des massacres


Hama a joué un rôle significatif dans la guerre civile syrienne, qui a commencé en 2011 avec des revendications populaires pour la liberté et a dégénéré lorsque le régime a répondu par une répression violente.

Les populations civiles et, à un stade ultérieur, les groupes d'opposition armés, ont exercé une influence notable dans la région.

Lorsque les civils ont participé à des manifestations pacifiques, les forces du régime ont tué des milliers d'entre eux.

Bien que les groupes d'opposition armés aient partiellement contrôlé le centre-ville de Hama à certains moments, ils n'ont jamais réussi à y établir une domination totale en raison de la forte présence militaire du régime.

Cependant, le nom de Hama est devenu synonyme de massacres après les événements de 1982.

En février 1982, le président syrien de l'époque, Hafez al-Assad, a lancé une vaste opération militaire contre les Frères musulmans, l’opération s’est soldée par un massacre qui a coûté la vie à au moins 30 000 civils.

Par ailleurs, plus de 17 000 civils détenus par le régime sont portés disparus.
Lors du massacre, 88 mosquées, trois églises et de nombreux artefacts historiques ont été détruits.


Conflits en cours en Syrie


Le 30 novembre, des groupes anti-régime se sont emparés d’une grande partie du centre d'Alep après une avancée rapide depuis sa campagne occidentale.

Les groupes ont également pris le contrôle de la ville de Khan Cheikhoun, obtenant un quasi-contrôle total de la province d'Idlib.​​​​​​​

Par ailleurs, le groupe d'opposition, l’Armée nationale syrienne a lancé l'opération intitulée ‘’Aube de la liberté’’ contre le groupe terroriste PKK/YPG le 1er décembre, libérant la ville de Tall Rifaat.

Dans sa campagne de terreur de 40 ans contre la Türkiye, le PKK – classé comme organisation terroriste par la Türkiye, les États-Unis et l'Union européenne – a été responsable de la mort de plus de 40 000 personnes, y compris des femmes, des enfants et des personnes âgées.


Le YPG est une branche du PKK en Syrie, théâtre des combats actuels, et une zone où le groupe a tenté d'établir un « corridor terroriste » le long de la frontière turque.

La Türkiye a déployé des troupes pour empêcher l’établissement de ce corridor afin de se protéger et protéger les populations locales de l'oppression terroriste.

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