Vacanciers tués par des garde-côtes algériens: Une plainte pour assassinat déposée en France
- L’annonce de cette plainte intervient alors que dimanche, le ministère algérien de La Défense nationale, a reconnu les tirs de ses garde-côtes en direction des jet-skieurs.

Ankara
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
Une plainte va être déposée en France par la famille Kissi, dont le fils Bilal a été tué mardi par des garde-côtes algériens, a annoncé son avocat Maître Hakim Chergui, à Anadolu.
La plainte sera transmise au "Procureur de la République de Seine Saint Denis, d'ici 48 heures" pour des faits présumés de "tentative d'assassinat, assassinat, détournement de navire et non-assistance à personne en péril".
"Ces chefs de prévention ne sont pas exhaustifs et sont susceptibles d'évoluer en fonction des découvertes matérielles", précise le conseil auprès d’Anadolu.
Dans le détail, l’accusation d’assassinat concerne le décès de Bilal Kissi, tandis que la tentative d’assassinat concerne son frère, Mohamed Kissi, rescapé du drame.
L’annonce de cette plainte intervient alors que dimanche, le ministère algérien de la Défense nationale, a reconnu les tirs de ses garde-côtes en direction des jet-skieurs.
Dans un communiqué de presse consulté par Anadolu, les autorités algériennes affirment qu’après leur avoir "lancé un avertissement sonore et les avoir sommés de s'arrêter à plusieurs reprises, les mis en cause ont refusé d'obtempérer et ont pris la fuite en effectuant des manœuvres dangereuses".
Pour rappel, deux vacanciers qui faisaient du jet-ski au large de Saïdia (est marocain) ont été abattus mardi par des garde-côtes après être entrés dans les eaux algériennes.
Le corps du premier, Bilal Kissi, âgé de 29 ans, et ressortissant franco-marocain, a été retrouvé flottant du côté marocain par un pêcheur.
Le corps du second, Abdelali Mechaouer, âgé de 40 ans et de nationalité marocaine, a été repêché le lendemain dans les eaux algériennes et dirigé vers la morgue de Tlemcen.
Un troisième vacancier, de nationalité franco-marocaine, a quant à lui été arrêté et demeure détenu par l’Algérie qui l’accuse d’être entré illégalement sur son territoire.
"Ils savaient pertinemment qu’ils avaient affaire à des vacanciers égarés et ils ont pourtant tiré", a accusé, le frère de Bilal Kissi, Mohamed, témoin de la tragédie, dans une interview au média Le360.
Ce drame a eu lieu alors que la frontière entre les deux pays est fermée depuis 1994 et que les tensions entre Rabat et Alger restent particulièrement marquées.
Le Roi Mohammed VI a fait état, lors de son dernier discours du trône prononcé le 29 juillet, de son souhait d’un "retour à la normale" dans les relations avec l’Algérie qui a rompu ses relations diplomatiques depuis août 2021, sur décision unilatérale, accusant le Maroc d’actes "hostiles".
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