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UNOCHA: "La famine à Gaza est à un stade critique où elle se développe rapidement"

- "Des décès évitables ont déjà eu lieu. Cette situation, entièrement causée par l'homme, aurait pu être évitée si nous l'avions voulu. Malheureusement, aucune mesure n'a été prise et aucune action suffisante n'a été entreprise pour y mettre fin."

Muhammet İkbal Arslan  | 26.08.2025 - Mıse À Jour : 26.08.2025
UNOCHA: "La famine à Gaza est à un stade critique où elle se développe rapidement"

Geneve

AA / Genève / Muhammet Ikbal Arslan

La porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (UNOCHA), Olga Cherevko, a déclaré que la famine à Gaza avait atteint un stade critique et a averti que si la situation actuelle n'était pas traitée dans son ensemble, la famine pourrait facilement s'étendre à d'autres régions de Gaza.

Cherevko a répondu aux questions d'un journaliste de l'AA sur la situation à Gaza, qui subit les attaques intensives d'Israël et est en proie à la famine.

Affirmant que la famine et la pénurie sont généralisées à Gaza, la porte-parole a souligné que la confirmation de la famine dans la ville de Gaza dans le rapport publié par l'Indice intégré de sécurité alimentaire (IPC) soutenu par les Nations unies (ONU) n'était pas une surprise.

"(La famine à Gaza) Aussi terrible soit-elle, c'est un sujet sur lequel nous alertons depuis des mois. Nous avons soulevé cette question et attiré l'attention sur le danger depuis des mois sur toutes les plateformes possibles. Si la situation ne change pas, nous assisterons au pire scénario possible", a-t-elle averti.

Et de rappeler que le rapport de l'IPC souligne que si la situation actuelle n'est pas traitée de manière globale et appropriée, la famine pourrait facilement s'étendre à d'autres régions de Gaza.

"La seule façon d'arrêter la famine (à Gaza) est actuellement de permettre l'entrée de quantités suffisantes de marchandises et leur distribution aux personnes les plus vulnérables. Les obstacles auxquels nous sommes confrontés doivent être levés et un accès continu, prévisible et sûr doit être autorisé afin que nous puissions atteindre les personnes les plus vulnérables", a-t-elle expliqué.

Cherevko a souligné que le nombre de patients admis à l'hôpital Nasser, dans le sud de Gaza, pour cause de malnutrition augmentait chaque jour, soulignant que cette situation était le résultat d'une crise qui durait depuis des mois.


- "Des décès évitables ont déjà eu lieu"

"Nous sommes actuellement dans une phase où la situation s'aggrave très rapidement", a affirmé Cherevko, ajoutant que, contrairement à ce qu'ils avaient demandé, tous les points de passage vers Gaza n'avaient pas été ouverts et que l'aide humanitaire n'avait pas été acheminée suffisamment rapidement et de manière adéquate.

La porte-parole de l'UNOCHA a indiqué qu'ils continueraient à demander que l'aide humanitaire soit acheminée sans entrave à Gaza, mais que dans certains cas, il était déjà trop tard.

Cherevko a souligné que le rapport de l'IPC sur la famine montrait qu'à bien des égards, l'acheminement de l'aide humanitaire avait pris du retard.

"Des décès qui auraient pu être évités ont déjà eu lieu. Cette situation, entièrement causée par l'homme, aurait pu être évitée si nous avions demandé qu'elle soit stoppée et traitée. Malheureusement, aucune mesure n'a été prise et aucune action suffisante n'a été menée pour y mettre fin."

Elle a indiqué que pendant le cessez-le-feu, des centaines de camions entraient chaque jour dans la bande de Gaza, mais que ce nombre était désormais de l'ordre de quelques dizaines.

"Nous sommes donc très loin de ce qui devrait être fait. Nous sommes prêts à effectuer des livraisons à grande échelle. Nous avons tout ce qu'il faut pour atteindre les populations. Cependant, nous avons besoin de renforts sur le terrain et de beaucoup plus d'aide, ainsi que de matériel commercial."

Cherevko a expliqué que les personnes qu'il a rencontrées à Gaza vivaient dans une grande peur et une grande incertitude, rappelant que ces populations étaient exposées à la mort, à la destruction et au déplacement depuis près de deux ans.

- "Nous devons mettre fin à cette souffrance et à cette famine"

Soulignant que beaucoup de gens sont au bord du gouffre, Cherevko a conclu :

"Si cette situation ne s'arrête pas et qu'une solution au conflit n'est pas trouvée rapidement, je crains que nous arrivions à un point de non-retour. C'est ce qui me fait le plus peur. Nous assistons à des pertes massives, à des déplacements forcés de population. Nous voyons également que toutes ces attaques se poursuivent et que des gens meurent de faim. Notre espoir réside dans la conclusion d'un cessez-le-feu. Nous avons besoin que tous les otages soient libérés sans condition et immédiatement, et la situation doit changer. Nous devons mettre fin à cette souffrance et à cette famine. Nous avons besoin d'un accès prévisible et sûr."


* Traduit du turc par Tuncay Çakmak

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