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Universitaires indiens : la poésie de Mevlana Jalal al-Din Rumi ne connaît pas de frontières

- Un professeur indien qui a traduit les œuvres de Rumi du persan en hindi affirme que les Indiens se sentent proches du poète soufi

Ekip  | 30.09.2021 - Mıse À Jour : 30.09.2021
Universitaires indiens : la poésie de Mevlana Jalal al-Din Rumi ne connaît pas de frontières

Ankara

AA / New Delhi / Shuriah Niazi

Alors que le monde entier célèbre, jeudi, l'anniversaire de l'érudit et mystique soufi du XIIIe siècle, Mevlana Jalal al-Din Muhammad Rumi, des universitaires indiens affirment que sa poésie et ses enseignements ont marqué l'Asie du Sud.

Balram Shukla, professeur de langue sanskrite, également diplômé en langue persane, a déclaré à l'Agence Anadolu que le soufisme de Rumi l'a rapproché de l'Inde.

"Le soufisme rapproche Mevlana Rumi de l'Inde parce que le soufisme est universel. Le soufisme englobe tout et il est différent de l'islam orthodoxe. C'est pourquoi les œuvres de Rumi ont séduit les Indiens", a-t-il expliqué.

Shukla, qui a traduit la poésie de Mevlana Jalal al-Din Rumi du persan en hindi, a déclaré que les Indiens n'ont pas le sentiment que ce poète appartenait à un autre pays. Sur 4 000 poèmes, il en a sélectionné 100 pour la traduction.

"L'hindi est plus proche du persan. Je pense que la traduction de l'anglais n'est pas aussi proche que celle de l'hindi. Pour moi, l'écriture de Rumi est proche du Vedanta (ancienne philosophie hindoue). C'est pourquoi les Indiens ont le sentiment que Mevlana Rumi est très proche d'eux. Ils ne considèrent pas Rumi comme un étranger", a-t-il ajouté.

Mevlana Jalal al-Din Rumi est né dans la province de Balkh, en Afghanistan, qui faisait autrefois partie du sous-continent indien, époque à laquelle le bouddhisme en tant que religion avait une certaine influence dans la région.

"Le concept de bouddhisme se retrouve également dans les poèmes de Rumi car le bouddhisme est aussi une religion dharmique (religions originaires du sous-continent indien)", a déclaré le professeur Balram Shukla.

"À mon avis, il (Rumi) n'était pas poète, mais plutôt une sorte de magicien. Ses écrits séduisent tout le monde. C'est pourquoi il est connu dans le monde entier. Il n'est peut-être pas venu en Inde, mais il semble très proche de nous", a-t-il affirmé.

Shukla a expliqué que sous le régime colonial britannique, la langue persane a été éradiquée et que plus tard, après l'indépendance en 1947, l'ourdou a également été marginalisé.

"De nombreuses œuvres de Rumi n'ont pas été traduites parce qu'il y avait (à l’époque) en Inde des lecteurs qui comprenaient le persan", a-t-il ajouté.

Dans un entretien avec l'Agence Anadolu, Umar Kamaluddin, professeur à l'université de Lucknow, a déclaré que Mevlana Jalal al-Din Rumi avait écrit pour le monde entier.

"Ce ne sont pas les passionnés de Mevlana Rumi qui manquent en Inde. Sa singularité réside dans le fait que lorsque nous le lisons, nous n'avons pas l'impression de lire quelqu'un qui n'appartient pas à notre pays. Ce qu'il a écrit n'est pas destiné à un pays en particulier, mais au monde entier", a-t-il déclaré.

Selon le poète urdu Ali Abbas Ummid, Mevlana Rumi appartient autant à l'Inde qu'à tout autre pays, car il ne peut être confiné dans des frontières.

Et d’ajouter : "Les personnes de son niveau ne peuvent pas rester confinées dans une langue ou un pays. Son œuvre est reconnue et appréciée dans le monde entier. C'est pourquoi, bien qu'il ait écrit en persan, nous constatons que les journaux indiens continuent à écrire beaucoup sur lui. Cela montre à quel point sa stature est importante".


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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