Unesco: Le site malien de Djenné inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en péril
Aux XVe et XVIe siècles, la ville a été un foyer de diffusion de l'islam. Ses maisons traditionnelles, dont près de 2 000 ont été préservées, sont bâties sur des petites collines et adaptées aux inondations saisonnières (Unesco)

Mali
AA/Tunis/Esma Ben Said
Le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco, réuni depuis le 10 juillet à Istanbul (Turquie) a inscrit le site des Villes anciennes de Djenné, dans le nord-ouest du Mali, sur la Liste du patrimoine mondial en péril, a annoncé mercredi l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.
Dans un communiqué dont Anadolu a eu copie, l’organisation onusienne a justifié cette décision par «l'insécurité dans la région qui ne permet pas la mise en œuvre des mesures de protection du site», alors que le Mali est le théâtre d’attaques répétées, perpétrées par de groupes terroristes, notamment al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar ad-Dine.
«Ce contexte ne permet pas de lutter contre les menaces qui affectent le site, notamment la détérioration des matériaux dans la ville historique, la pression urbaine et l'érosion des sites archéologiques», souligne le Comité qui appelle «la communauté internationale à soutenir le Mali dans ses efforts visant à assurer la protection du site».
Le site malien avait été inscrit en 1988 sur la Liste du patrimoine mondial. Il s’agit, selon l’Unesco, d’un bien culturel composé «de quatre sites archéologiques Djenné Djeno, Hambarkétolo, Kaniana et Tonomba, et du tissu urbain ancien de la ville actuelle de Djenné couvrant une superficie de 48,5 ha et divisé en dix quartiers».
D’après l’agence de l’ONU, «ce patrimoine est un ensemble qui a longtemps symbolisé la ville africaine par excellence. Il est aussi particulièrement représentatif de l'architecture islamique en Afrique subsaharienne».
«Habité depuis 250 av. J.-C., le site des Villes anciennes de Djenné s'est développé pour devenir un marché et une ville importante pour le commerce transsaharien de l'or», rappelle l’Unesco.
«Aux XVe et XVIe siècles, la ville a été un foyer de diffusion de l'islam. Ses maisons traditionnelles, dont près de 2 000 ont été préservées, sont bâties sur des petites collines et adaptées aux inondations saisonnières», précise l’organisation.
L'inscription d'un site sur la Liste du patrimoine en péril permet d'encourager des mesures correctives pour protéger le site en question.
La 40e session du Comité du patrimoine mondial qui s’est ouverte dimanche dernier se poursuivra jusqu’au 20 juillet sous la présidence de Lale Ülker, Ambassadeur, Directrice générale des affaires culturelles et de la promotion à l'étranger au ministère turc des Affaires étrangères.