
France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Une motion visant à condamner les transferts d’armes vers Israël a été déposée à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a annoncé vendredi Gabrielle Cathala, députée La France Insoumise (LFI).
Par voie d’une série de publications sur le réseau social X, l’élue a indiqué que cette initiative a été portée avec le soutien du Groupe de la gauche unitaire européenne (GUE/NGL), en réponse aux livraisons d’armes par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, qu’elle juge incompatibles avec les valeurs du Conseil de l’Europe.
Dans son message, elle écrit : « Mon appel aux membres du Conseil de l'Europe pour qu'ils cessent toute livraison d'armes à Israël ».
Elle précise que « depuis 2023, ces 3 pays ont collectivement approuvé plus de 546 millions d'euros d'exportations d'armes vers Israël, y compris des composants d'avions de chasse, des bombes et des équipements de renseignement, utilisés dans le massacre des civils ».
Dans une autre publication, elle affirme : « Par conséquent, nous appelons tous les États membres du Conseil de l'Europe à cesser immédiatement les exportations d'armes vers Israël. La perpétuation de cette fourniture est en contradiction avec l'esprit de la Convention Européenne des Droits de l'Homme ».
Le texte soumis à l’Assemblée parlementaire dénonce le rôle des trois puissances européennes dans le conflit en cours, ainsi que les implications juridiques et morales de ces transferts. Il s’inscrit dans un contexte de critiques croissantes visant les États occidentaux pour leur soutien militaire à Israël, alors que les attaques israéliennes dans la bande de Gaza (Palestine) continuent de provoquer une crise humanitaire majeure.
- Situation humanitaire à Gaza
Pour rappel, depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les attaques israéliennes ont tué plus de 5 700 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 56 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".