AA / Paris / Ümit Dönmez

« La sécurité des Français, la prospérité de notre pays, l’affirmation de notre modèle : nous avons collectivement beaucoup à faire », a déclaré Jean-Noël Barrot lors de la 30ᵉ Conférence des ambassadrices et des ambassadeurs ce 7 janvier à Paris. Dans un contexte mondial marqué par les conflits, les crises économiques et climatiques, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a articulé son discours autour de trois axes : la singularité de la voix française, la puissance créative de sa diplomatie et son orientation au service des citoyens.

- La Syrie, au cœur des priorités diplomatiques

Faisant référence à la situation en Syrie, Jean-Noël Barrot a rappelé l’engagement intransigeant de la France contre le régime d’Assad. « Nous n’avons jamais cédé à la tentation […] de la normalisation », a-t-il affirmé, en dénonçant les violations des droits humains. Il a également mis en avant le rôle de la France dans la documentation des crimes de guerre, déclarant : « Nous avons été le fer de lance de la lutte contre l’impunité en protégeant César et les lanceurs d’alerte de Tadamon ».

Le ministre a souligné que la France poursuivait ses efforts pour soutenir les oppositions en exil et les initiatives locales en Syrie, tout en insistant sur l'importance de rendre justice : « Les crimes du régime devront être punis pour qu’advienne le redressement moral et spirituel du pays ».

- L’approvisionnement énergétique : un enjeu de souveraineté

Concernant l’indépendance énergétique, Barrot a réaffirmé la stratégie française pour sécuriser ses approvisionnements en métaux critiques et ressources stratégiques. « La France est engagée depuis 2022 dans une diplomatie de partenariats en matière de métaux critiques », a-t-il rappelé, citant des accords avec des pays tels que l’Australie, le Kazakhstan et le Maroc.

« Dans chacun des pays où vous nous représentez, soyez les relais de cette stratégie, qui doit être plus offensive », a-t-il exhorté aux ambassadeurs, insistant sur la nécessité de réduire la dépendance énergétique française dans un contexte géopolitique instable.

- Une diplomatie au service des Français

Le ministre a également mis en avant l’action diplomatique en faveur des citoyens français, qu’il s’agisse de l’aide consulaire, des dispositifs sociaux ou de la protection contre les crises internationales. « La diplomatie française est là pour leur porter secours », a-t-il déclaré, évoquant les interventions récentes à Mayotte et au Liban.

Faisant écho aux préoccupations des Français, il a insisté sur l’immigration et l’emploi : « Nous devons 'aider notre pays à reprendre le contrôle’ en changeant de culture », a-t-il affirmé en citant le Président français Emmanuel Macron.

- Entre continuité et innovation

Enfin, Barrot a souligné la nécessité d’adapter la diplomatie française aux nouveaux enjeux globaux, notamment par l’intégration de l’intelligence artificielle dans les outils diplomatiques dès 2025. Il a également annoncé des initiatives culturelles, telles que le Prix littéraire du Quai d’Orsay, et des actions de rayonnement international comme le sommet sur l’intelligence artificielle prévu en février.

En conclusion, Jean-Noël Barrot a appelé les diplomates à poursuivre leur engagement avec « optimisme de la volonté », en réaffirmant les valeurs fondamentales de la France : « La voix de la France est toujours du côté de la justice, du droit et des règles collectives ».