AA / Le Caire - Istanbul / Hussien Elkabany et Rania Abu Shamala

Un responsable égyptien a qualifié le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu de « délirant », le mettant au défi d’annuler l’accord gazier entre l’Égypte et Israël.

« Netanyahu ne peut pas supporter les conséquences économiques et politiques » d’une telle annulation, a déclaré Diaa Rashwan, directeur du Service d’information de l’État (SIS), lors d’une intervention télévisée.

« Il considère l’Égypte comme un obstacle à son rêve d’Israël élargi et comme un danger pour lui, une épine dans son pied, surtout que Le Caire constitue la première ligne de défense contre le déplacement des Palestiniens », a-t-il ajouté.

Ces déclarations font suite à des rapports dans les médias israéliens laissant entendre que Netanyahu envisageait de suspendre l’accord de fourniture de gaz à l’Égypte.

Le quotidien Israel Hayom a rapporté mardi que Netanyahu aurait demandé aux responsables « de ne pas avancer avec le vaste accord gazier avec l’Égypte sans son approbation personnelle ».

Le journal précise qu’il discutait avec le ministre israélien de l’Énergie, Eli Cohen, « des conditions de mise en œuvre de l’accord avant de prendre une décision finale ».

Le mois dernier, Netanyahu avait déclaré qu’il était « profondément attaché à la vision d’un Israël élargi », qui, selon certaines interprétations israéliennes, inclurait les territoires palestiniens occupés et certaines parties des pays arabes, de l’Euphrate au Nil.

Rashwan a ajouté que si Netanyahu pense que l’Égypte n’a qu’une seule option en matière d’énergie et de gaz, « il se trompe complètement ».

« L’administration égyptienne dispose d’alternatives et de scénarios pour anticiper les événements, et Netanyahu tente d’exporter une crise vers l’Égypte », a-t-il souligné.

Le 14 août, le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly a déclaré que l’accord gazier signé avec « NewMed Energy », partenaire du champ gazier israélien Leviathan, constituait une extension de l’accord de 2019 jusqu’en 2040.

Madbouly a insisté sur le fait que cette prolongation « n’affecte en rien la position forte et claire de l’Égypte sur la guerre à Gaza ni son rejet de toutes les tentatives de liquidation de la cause palestinienne ou de déplacement forcé des Palestiniens de leurs terres ».

Le gaz israélien est acheminé vers l’Égypte via un pipeline sous-marin depuis les champs Leviathan et Tamar jusqu’à un terminal de réception dans le nord du Sinaï. Le Caire utilise une partie de ces approvisionnements pour répondre à la demande intérieure et réexporte le reste sous forme de gaz naturel liquéfié depuis ses installations d’Idku et de Damiette vers les marchés européens et asiatiques.​​​​​​​

* Traduit de l'anglais par Adama Bamba