Un ministre israélien d’extrême droite appelle à une « annexion graduelle » de Gaza
– Bezalel Smotrich réclame la mise en œuvre du plan de Donald Trump visant à déplacer les Palestiniens de Gaza

Quds
AA / Jérusalem - Istanbul / Said Amori et Mohammad Sio
Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, figure de l’extrême droite, a appelé jeudi à imposer un blocus total afin de « faire mourir de faim et de soif les combattants du Hamas » et à « annexer progressivement » certaines zones de la bande de Gaza.
Lors d’une conférence de presse, Smotrich a présenté ce qu’il a qualifié de « plan de victoire pour Gaza ». Il a déclaré que l’armée israélienne devait désigner la ville de Gaza et les camps de réfugiés du centre comme zones de combat, en y laissant uniquement les combattants du Hamas « pour qu’ils meurent de faim et de soif », selon le quotidien « Israel Hayom ».
Ce plan, a-t-il ajouté, fixerait au Hamas un ultimatum final : se rendre aux conditions d’Israël ou faire face à « une opération militaire forte et rapide » visant à détruire ses dernières unités armées.
Smotrich a affirmé que cette stratégie nécessitait une « détermination civile », notamment en coupant les financements du Hamas et en plaçant toute l’aide humanitaire sous contrôle israélien, pour rompre ses liens avec la population civile.
Le ministre extrémiste a également appelé à « l’annexion graduelle » de Gaza et à l’application du plan de l’ancien président américain Donald Trump, qui prévoit le déplacement des Palestiniens hors de l’enclave.
Smotrich, dirigeant du parti Sionisme religieux, a soutenu que ces mesures étaient nécessaires « pour la sécurité d’Israël, l’avenir de ses enfants, des Juifs et du monde occidental dans son ensemble ».
Pour rappel, selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 63 000 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit en octobre 2023, dont la majorité sont des enfants et des femmes, tandis que des centaines de civils ont été abattus dans des zones de distribution d’aide humanitaire ces derniers mois. Ces événements interviennent dans un contexte humanitaire dramatique à Gaza, au moment où retentissent les appels internationaux pour un cessez-le-feu et une intensification du flot d’aide.
Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré le mois dernier que Gaza est confrontée à « une mort et une destruction sans précédent », que « la malnutrition est en forte hausse » alors que le système d'aide est sur le point de s'effondrer.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.