AA / Al-Quds / Abderraouf Arnaout

Le président de la Haute Instance Islamique de Palestine, Cheikh Akrema Sabri, a rejeté «toute tentative de mettre en doute l’emplacement de la mosquée al-Aqsa», affirmant que «les déclarations faites dans ce sens ont pour seul objectif de rompre tout lien des Musulmans avec la Palestine».

Imam prédicateur de la mosquée al-Aqsa, Cheikh Sabri a expliqué, lors du prêche de ce vendredi, que «des déclarations faites il y a quelques jours ont tenté de faire douter du véritable emplacement d’al-Aqsa, et les récentes déclarations d’un calomniateur prétendent qu’al-Aqsa se trouve à Taïf, en Arabie Saoudite, et non pas à al-Quds [Jerusalem]».

«Il s’agit d’une nouvelle conspiration contre la Palestine, al-Quds et al-Aqsa, parce que l’attachement des Musulmans du monde entier à la Palestine vient de leur attachement à la mosquée al-Aqsa, qui constitue une partie de leur foi. Il veulent créer un doute sur al-Aqsa pour rompre tout lien des Musulmans avec la Palestine», a prévenu Sabri.

«La mosquée al-Aqsa [terme qui signifie en arabe extrême, ou le plus éloigné, ndlr] a été appelée ainsi pour son emplacement et la grande distance qui la sépare de la Mecque», a-t-il expliqué, soulignant qu’ «il n’y a absolument aucun doute sur son authenticité et la véracité des preuves sur son emplacement».

Et d’ajouter : «Al-Aqsa est une partie de la foi parce que son appellation vient de Dieu Tout-Puissant. Son emplacement a également été désigné par Dieu».

Cheikh Sabri a précisé qu’«en 15 siècles, aucun musulman n’a émis le moindre doute sur al-Aqsa. Les livres d’exégèse, les livres retraçant la Sira (récit de la vie du prophète) et les dizaines de milliers de récits provenant des compagnons du prophète, des Ulémas et des spécialistes, indiquent tous qu’al-Aqsa est bien la mosquée située à al-Quds».

Il a, par ailleurs, dénoncé la politique d’exclusion menée par Israël contre des Palestiniens d’al-Quds (Jérusalem), visant à les éloigner de la ville et de la mosquée al-Aqsa. Il a souligné que cette politique, appliquée également aux femmes, prive les musulmans d’exercer librement leur culte, insistant que «tout musulman a le droit de prier à la mosquée al-Aqsa».

Le président de la Haute Instance Islamique a, dans ce sens, mis en garde contre les dangers qui guettent al-Aqsa «tant que la clé de la porte des Maghrébins [l’une des portes du mur occidental de la mosquée] est aux mains de l’occupant [israélien]».

«Les tensions ne s’apaiseront pas tant que les extrémistes juifs n’auront pas mis un terme à leurs intrusions et exactions répétées dans la mosquée al-Aqsa», a-t-il encore prévenu.

Depuis le début du mois d’octobre dernier, de violents affrontements opposent les jeunes palestiniens à l’armée israélienne à al-Quds (Jérusalem), en Cisjordanie et à Gaza, en réaction aux intrusions répétées de colons escortés par la police israélienne dans la mosquée al-Aqsa et l’esplanade des mosquées.

La mosquée al-Aqsa constitue, avec le Dôme du Rocher et un ensemble de bâtiments religieux construits sur l'esplanade des Mosquées (Haram al-Sharif), le troisième lieu saint de l'Islam après La Mecque et Médine. Selon la tradition musulmane, c’est l’emplacement sacré à partir duquel le prophète Mohamed se serait élevé vers les cieux (Miraj) après son voyage nocturne de la Mecque à Jérusalem (Isra).

Les juifs considèrent que ce lieu est le «mont du Temple», où se situait le Temple de Salomon, premier temple juif de Jérusalem, qu'ils veulent reconstruire à ce même emplacement.