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Un conseiller de Poutine met en garde les autorités japonaises contre la poursuite de la « militarisation »

- Nikolaï Patrouchev affirme que Tokyo mène une « politique suicidaire » dans le contexte de l'alliance entre la Russie et la Chine.

Burç Eruygur  | 02.09.2025 - Mıse À Jour : 02.09.2025
Un conseiller de Poutine met en garde les autorités japonaises contre la poursuite de la « militarisation »

Istanbul

AA / Istanbul / Burc Eruygur

Un conseiller du président russe Vladimir Poutine a mis en garde mardi les autorités japonaises contre ce qu'il a qualifié de « politique suicidaire » de « militarisation ».

« Bien sûr, on aimerait penser que le bon sens prévaudra parmi les élites japonaises et qu’elles cesseront de poursuivre une politique suicidaire de militarisation et de démonstration de force en direction des deux puissances voisines les plus fortes – la Russie et la Chine », a déclaré Nikolaï Patrouchev dans une interview au journal hebdomadaire Argumenty i Fakty.

Patrushev a déclaré que la Russie « ne pouvait rester les bras croisés » dans ce contexte, affirmant que le renforcement du potentiel défensif de ses régions d'Extrême-Orient, ainsi que celui de sa puissance navale dans le Pacifique, figuraient parmi les priorités de Moscou en matière de développement militaire.

« En outre, le Japon prépare le terrain pour formuler de nouvelles revendications territoriales, notamment dans les eaux maritimes bordant la Russie, ce qui affecte directement les intérêts de la Russie dans le domaine de la sécurité nationale », a-t-il ajouté.

Il a également fait valoir que le Japon cherchait à renforcer ses capacités militaires malgré sa position pacifiste inscrite dans sa Constitution de 1947, qui renonce à la guerre, ajoutant que le pays était capable de se doter de son propre arsenal nucléaire « en quelques années », compte tenu de son potentiel technique et industriel.

« Selon les informations disponibles, l'OTAN a l'intention d'utiliser la flotte japonaise pour mener des opérations militaires dans différentes régions du monde. C'est pourquoi Tokyo travaille actuellement sur des options visant à lever légalement l'interdiction d'utiliser les forces armées à l'étranger », a-t-il ajouté.

Les autorités japonaises n'ont pas immédiatement commenté les propos de Patrushev.

La Russie et le Japon n'ont pas signé de traité de paix depuis la Seconde Guerre mondiale et sont en conflit territorial au sujet de ce que Moscou appelle les îles Kouriles du Sud, un ensemble de quatre îlots ( Itouroup, Kounachir, Shikotan et le groupe d'îlots Habomai ) contrôlés par la Russie et que le Japon considère comme ses territoires du Nord.

Lors de la conférence de Yalta en 1945, l'ancienne Union soviétique a accepté de lancer des opérations militaires sur le front oriental en échange de certains territoires japonais, dont les îles Kouriles.

Après la guerre, cependant, avec le début de la guerre froide, soutenu par les pays occidentaux, le Japon a rejeté la souveraineté de l'Union soviétique sur les îles, Tokyo protestant régulièrement contre les visites de responsables russes.

Les autorités russes craignent le déploiement éventuel de systèmes de missiles américains sur les îles si celles-ci sont restituées au Japon, ce qui constituerait une menace militaire directe pour Moscou.


*Traduit de l'anglais par Ben Amed Azize Zougmore

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