Ukraine : Le MAE français défend un « paquet de sanctions massifs » contre la Russie
- Paris promet de maintenir la pression économique sur Moscou tout en réaffirmant son soutien politique et militaire à Kiev.

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Jean-Noël Barrot a affirmé mardi la fermeté de la position française face à Moscou, en réaffirmant la volonté d’adopter « le paquet de sanctions massifs visant la Russie pour contraindre Vladimir Poutine à mettre fin à sa guerre d’agression coloniale, illégale et meurtrière ».
Lors d'un micro-tendu à Bruxelles, le ministre français des Affaires étrangères a estimé que le chef d'État russe « Vladimir Poutine ne progresse quasiment plus sur le front ukrainien », qu’il « a épuisé son économie » et qu’il en est réduit à frapper « les zones résidentielles et les civils en Ukraine pour tenter de saper le moral ukrainien, ce qui est peine perdue ».
Selon Barrot, la dynamique internationale joue désormais contre Moscou : « L’unité et la détermination de la coalition des volontaires que le président de la République et le Premier ministre britannique ont rassemblés la semaine dernière », ainsi que « les décisions du président américain de fixer un ultimatum de 50 jours à Vladimir Poutine sous peine de droits de douane dévastateurs » sont, a-t-il affirmé, « de nature à contraindre Vladimir Poutine à se rendre à l’évidence ».
« Il est allé beaucoup trop loin et il est désormais dans une impasse. Il doit cesser le feu », a-t-il martelé.
Barrot a également annoncé qu’il se rendrait « lundi prochain, 21 juillet, en Ukraine, à l’invitation d’Andriy Sibiya, à l’occasion de la conférence des ambassadeurs, pour réaffirmer le soutien de la France et de l’Europe à la résistance ukrainienne ».
Ce soutien s’exprime aussi sur le terrain économique : « Nous avons d’ores et déjà décidé cette année d’un soutien de 2 milliards d’euros au profit de l’Ukraine » et « des entreprises françaises produiront prochainement sur le sol ukrainien des drones, ce qui permettra d’équiper l’armée ukrainienne pour lui permettre de résister ».
« Notre soutien est constant et inaltérable », a conclu le ministre.
Le paquet de sanctions évoqué par Barrot s’inscrit dans une stratégie de pression maximale par Paris et Bruxelles, accompagnée d’une coordination renforcée avec Washington. Cette offensive économique vise à forcer Moscou à négocier sur la guerre en cours en Ukraine.
Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une offensive militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l’échelle internationale, notamment de l'Union européenne et des États-Unis, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques à l'endroit de Moscou et un soutien militaire et financier à Kiev.
La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.
La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de "neutralité totale", ce que Kiev considère comme étant une "ingérence dans sa souveraineté".