AA / Tunis / Majdi Ismail, Adama Bamba

Le respect du cessez-le-feu proposé samedi à la Russie par l’Ukraine et ses alliés sera contrôlé par les Etats-Unis avec une contribution européenne, a annoncé le président français Emmanuel Macron à Kiev.

Emmanuel Macron s’exprimait en conférence de presse aux côtés du chancelier allemand Friedrich Merz, du Premier ministre britannique Keir Starmer, du Premier ministre polonais, Donald Tusk, et du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à l’issue du sommet des Vingt-sept États membres de la ‘’coalition des volontaires’’ organisé en ligne depuis la capitale ukrainienne.

‘’La vingtaine de pays membres de la coalition des volontaires a décidé de soutenir un cessez-le-feu qui commencera lundi prochain sans aucune précondition (…) qui a vocation à durer trente jours sur terre, dans les airs et en mer avec une surveillance assurée principalement par les Etats-Unis d’Amérique et à laquelle tous les Européens contribueront’’, a expliqué le chef de l’État français.

Emmanuel Macron a, par ailleurs, répété les menaces de nouvelles sanctions européennes et américaines si Moscou ne respectait pas la trêve : ‘’En cas de violation de ce cessez-le-feu, nous sommes agréés que des sanctions massives seraient préparées et coordonnées entre Européens et Américains.’’

‘’La position à laquelle nous sommes parvenus aujourd’hui est une unité absolue entre toute une série de pays à travers le monde, y compris les Etats-Unis, sur la nécessité d’un cessez-le-feu inconditionnel de trente jours’’, a déclaré de son côté le premier ministre britannique. Et Keir Starmer de souligner : ‘’Si Poutine veut vraiment la paix, il doit le montrer. Plus de ‘si’, plus de ‘mais’, plus de délais.’’

‘’Si la Russie rejette cette proposition, elle se placera définitivement dans le camp de la guerre’’, a ajouté le Premier ministre polonais Donald Tusk.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a pour sa part rappelé que ‘’cette guerre n'a aucunement été provoquée. Elle n'est la faute ni de l'Otan, ni de l'Union européenne, ni des démocraties. Cette guerre a été exclusivement initiée par la Russie. C’est une guerre d’agression (…) Si la Russie refuse ce cessez-le-feu, nous continuerons à défendre l’Ukraine et augmenteront la pression sur la Russie’’.

‘’Nous voyons les tentatives russes de jouer avec le temps et de vouloir poursuivre la guerre, mais nous allons faire tout ce qui est possible pour assurer ce cessez-le-feu dans les airs, en mer et sur terre. Et c'est très important de coordonner les efforts avec les Russes, et c'est réaliste’’, a affirmé de son côté Volodymyr Zelensky.

Autour d’un déjeuner de travail à Kiev, les dirigeants ont amorcé, en outre, l’élaboration de garanties de sécurité durables pour l’Ukraine. ‘’Nous voulons des garanties sérieuses qui dissuadent toute agression à venir ‘’, a martelé Emmanuel Macron.

Le but étant d’accroître les capacités de défense de l’armée ukrainienne grâce à un effort structuré en matière de formation, de fourniture d’équipements lourds, et de coordination stratégique. Cette aide sur le long terme doit permettre à Kiev de prévenir toute future agression russe. Par ailleurs, la possibilité d’un déploiement de troupes européennes sur le sol ukrainien reste à l’étude – des ‘’forces de réassurance qui sont davantage une signature stratégique’’, indique le président Macron.

La réunion des Vingt-sept États membres de la ‘’coalition des volontaires’’ s’est achevée par un appel conjoint avec le président américain Donald Trump.