Ukraine : l’ONU alerte sur l’aggravation de la crise
- 14 775 civils ukrainiens, dont 755 enfants, ont été tués depuis le début de la guerre avec la Russie en 2022, selon le responsable des Nations unies pour l'Europe, l'Asie centrale et les Amériques
Washington DC
AA / Washington / Diyar Guldogan
Une responsable des Nations unies a mis en garde, mardi, contre la détérioration continue de la situation humanitaire et sécuritaire en Ukraine, alors que le pays s’apprête à entrer dans son quatrième hiver de guerre avec la Russie.
« À l’approche des fêtes, les civils ukrainiens se préparent à terminer une nouvelle année extrêmement difficile de guerre, sans cessez-le-feu et avec des perspectives incertaines de paix durable », a déclaré Kayoko Gotoh, cheffe par intérim de l’ONU pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques, devant le Conseil de sécurité, soulignant que 2025 est devenue « l’une des années les plus meurtrières » depuis le début de la guerre en février 2022.
Entre janvier et novembre, le nombre de victimes civiles a augmenté de 24 % par rapport à la même période de 2024, a-t-elle précisé.
« Depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Fédération de Russie en février 2022, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a vérifié la mort de 14.775 civils ukrainiens, dont 755 enfants », a indiqué Gotoh, ajoutant que 39.322 autres personnes, dont 2.416 enfants, ont été blessées.
« Ces chiffres ne représentent que les victimes vérifiées. Les chiffres réels sont probablement beaucoup plus élevés », a-t-elle ajouté.
Elle a souligné que les « attaques systématiques » contre les infrastructures énergétiques en plein hiver menacent de priver des millions de personnes de chauffage fiable, d’eau et de transports publics alors que les températures chutent.
Gotoh a également reconnu que des dommages aux infrastructures civiles ont été signalés à la suite de frappes ukrainiennes à longue distance contre des sites militaires et énergétiques en Russie.
Rappelant la position constante de l’ONU, elle a affirmé que les attaques contre les civils et les infrastructures civiles, où qu’elles se produisent, sont interdites par le droit international.
Tensions en mer Noire : appel à la désescalade
Abordant les récentes tensions en mer Noire, elle a déclaré que l’ONU a, à plusieurs reprises, mis en garde contre toute action susceptible d’aggraver ou d’étendre « cette guerre dévastatrice ».
« Nous continuons d’exhorter toutes les parties concernées à désamorcer les tensions et à prévenir le risque d’une extension du conflit », a-t-elle déclaré, ajoutant que cela vaut également pour le « danger immense » que cette guerre fait peser sur les sites nucléaires.
Malgré les efforts de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour rétablir les lignes électriques de la centrale nucléaire de Zaporijjia, Gotoh a indiqué que la centrale continue de subir des coupures de courant en raison des attaques dans ses environs.
« Toute action militaire mettant en danger la sûreté et la sécurité des centrales nucléaires est inconcevable, irresponsable et doit cesser immédiatement », a-t-elle martelé.
L’ONU demeure « profondément préoccupée » par les violations systématiques des droits humains et du droit international humanitaire dans les zones d’Ukraine occupées par la Russie, a-t-elle ajouté, rappelant les obligations internationales concernant le traitement des prisonniers de guerre.
« Depuis le début de la guerre il y a près de quatre ans, le peuple ukrainien a fait preuve non seulement d’une résilience remarquable face aux terribles conséquences du conflit, mais aussi d’une détermination à construire un avenir pacifique, démocratique et prospère pour son pays », a-t-elle déclaré.
L’ONU s’est dite « optimiste » quant au fait que les efforts diplomatiques en cours, menés par les États-Unis, pourraient rapprocher la guerre d’une issue négociée, a indiqué Gotoh, ajoutant que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé à plusieurs reprises à un cessez-le-feu « complet, immédiat et inconditionnel ».
Toute éventuelle paix, a-t-elle souligné, devra respecter la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues.
« Les Nations unies restent prêtes à soutenir tous les efforts significatifs en ce sens », a-t-elle conclu.
*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani
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