
Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
Jean-Noël Barrot a pris la parole ce jeudi 17 juillet au siège du Medef (Mouvement des entreprises de France), lors d’une table ronde consacrée aux relations économiques internationales.
Lors d'un débat public, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a d’abord pointé la question de "l’équité commerciale", accusant la Chine de ne pas respecter les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a jugé "intenable" la situation actuelle, marquée selon lui par des pratiques de "concurrence déloyale liée à de la sur-subvention ou de la surcapacité" qui fragiliseraient les producteurs européens.
Jean-Noël Barrot a ensuite évoqué la sécurité, soulignant qu'à l'échelle européenne, "nous sommes régulièrement ciblés par des cyberattaques, des manœuvres de déstabilisation en provenance ou emmenées par des acteurs d’origine chinoise".
Il a également mis en garde contre les conséquences du soutien de Pékin à Moscou dans le contexte de la guerre en Ukraine : "La Chine doit entendre que nos intérêts de sécurité en Ukraine engagent la sécurité du continent européen", a-t-il déclaré, avant d’insister sur le fait que ce soutien, direct ou indirect, représente "une menace très considérable".
Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une offensive militaire en Ukraine, ce qui a provoqué de multiples réactions à l’échelle internationale, notamment de l'Union européenne et des États-Unis, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques à l'endroit de Moscou et un soutien militaire et financier à Kiev.
La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.
La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de "neutralité totale", ce que Kiev considère comme étant une "ingérence dans sa souveraineté".