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UE : Josep Borrell critique la "ligne pro-israélienne" de la présidente de la Commission européenne

- Le chef de la diplomatie européenne a déclaré à El Pais que le voyage d'Ursula von der Leyen en Israël avait eu un "coût géopolitique élevé pour l'Europe"

Alyssa Mcmurtry  | 26.02.2024 - Mıse À Jour : 29.02.2024
UE : Josep Borrell critique la "ligne pro-israélienne" de la présidente de la Commission européenne

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AA / Oviedo, Espagne / Alyssa McMurtry

Le chef de la politique étrangère de l'UE a critiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour sa "ligne pro-israélienne".

Dans une interview accordée, dimanche, au quotidien espagnol El Pais, Josep Borrell a eu des mots très durs à propos du voyage qu'elle a effectué à Tel-Aviv en octobre 2023, au cours duquel elle a offert le soutien inconditionnel de l'UE à la guerre contre le Hamas.

"Ce voyage de Von der Leyen, avec une telle prise de position résolument pro-israélienne, sans qu'elle ne représente personne d'autre qu'elle-même dans une affaire de politique internationale, a eu un coût géopolitique élevé pour l'Europe", a-t-il déclaré.

Il a également estimé que le soutien du président américain Joe Biden à Israël semble lui faire perdre des voix parmi la jeune base démocrate.

"Le Hamas est une idée, et une idée ne peut être combattue que par une autre idée. Les plans de Netanyahu (Premier ministre israélien) pour Gaza sont inacceptables. Ils sèment les graines de la haine pour les générations à venir", a-t-il déclaré au quotidien espagnol.

"C'est un secret de polichinelle que les Israéliens ont financé le Hamas dans le but de diviser les Palestiniens", a-t-il ajouté.

Dans une autre interview accordée, dimanche, au quotidien espagnol El Diario, le responsable de la politique étrangère de l'UE a reproché au gouvernement israélien de refuser d'entendre toute critique, même lorsqu'elle émane des Nations unies.

"Je revendique le droit de critiquer les décisions du gouvernement israélien sans être considéré comme un antisémite. Ces deux choses n'ont rien à voir l'une avec l'autre", a-t-il déclaré.

Il a également affirmé que la communauté internationale devait imposer une solution à deux États, en l'absence de volonté en ce sens de la part d'Israël.

Borrell a par ailleurs critiqué les États-Unis, pour leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza.

"Même si ce n'est pas leur intention, ils donnent du pouvoir à Netanyahu", a-t-il déclaré.

Il a ajouté que si Israël a le droit de se défendre, son recours à la force a été "disproportionné".

"Nous assistons déjà à une catastrophe : L'ONU a dû suspendre son aide et Israël se sert de la famine comme d'une arme de guerre, ce qui est contraire au droit international", a déclaré Borrell.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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