Tunisie: l'Union des journalistes arabes dénonce la peine de prison infligée au journaliste Khalifa Guesmi
- Un tribunal tunisien a condamné mardi le journaliste Khalifa Guesmi à un an de prison pour "divulgation d'informations confidentielles d'ordre sécuritaire"

Tunisia
AA/Tunis/Yosra Ouanes
L'Union générale des journalistes arabes (UGLA) a dénoncé, mercredi, la peine de prison infligée au journaliste tunisien Khalifa Guesmi pour "divulgation d'informations confidentielles d'ordre sécuritaire".
Dans un communiqué examiné par l'Agence Anadolu, l'UGJA a dénoncé "cette condamnation injuste, totalement contraire à la démocratie et au respect des droits de l'homme et des libertés".
La chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme près le Tribunal de première instance de Tunis 1 avait condamné, mardi 29 novembre, le journaliste en question à un an de prison pour les mêmes faits.
Selon l'Union générale des journalistes arabes, ce verdict est "un indice sur l'orientation vers l'incrimination du travail journalistique". Il contredit, selon elle, les déclarations du président de la République, Kaïs Saïed, qui a affirmé à maintes reprises que la presse est libre.
Le président tunisien s'est toujours "engagé à garantir la liberté d'expression", et plaidé pour "la non-ingérence dans le travail de la justice", ajoute le communiqué de l'UGJA.
La même source se dit "solidaire du Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt)" et estime que ce verdict est "un sérieux revers pour le système judiciaire".
Guesmi est le correspondant de la radio privée locale Mosaïque FM. Il a été placé en garde à vue, sur instruction du procureur de la République près le Tribunal de Tunis, pour avoir refusé de dévoiler ses sources dans l’affaire du réseau terroriste démantelé à Kairouan (centre). Tandis que Houssine Dabbabi et Amal Manai ont été entendus puis remis en liberté.
Le 25 mars, Guesmi a été remis en liberté après avoir été entendu par les enquêteurs dans le cadre de l'affaire liée à la publication d’une information sur le démantèlement d’une cellule terroriste à Kairouan.
Mercredi, le Snjt a condamné, dans un communiqué, la décision de justice et annoncé avoir "lancé une campagne de solidarité avec le journaliste Khalifa Guesmi à l'échelle locale et internationale".
Le syndicat a expliqué que cette démarche vise à "défendre les journalistes et à protéger la liberté de la presse et la liberté d'expression face à ces répressions".
Le chef d'Etat est accusé de porter atteinte aux médias et à la liberté d'opinion et d'expression après l'annonce des mesures exceptionnelles le 25 juillet 2021. À cette date, Kaïs Saïed, avait pris plusieurs mesures d'exception, portant notamment suspension des travaux du Parlement et levée de l'immunité dont bénéficiaient les députés.
Il avait également suspendu l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois et décidé de légiférer par voie de décrets, de même qu'il a limogé de son poste le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, prenant ainsi la tête de l'exécutif, assisté d'un gouvernement dont il a nommé la cheffe en la personne de l’universitaire Najla Bouden Romdhane.
La majorité des forces politiques et sociales tunisiennes, rejette les décisions de Saïed, qu'elle considère comme étant "un coup d'Etat contre la Constitution", tandis que d'autres partis les soutiennent, estimant qu'il s'agit d'une "restauration du processus de la Révolution de 2011".
*Traduit de l'arabe par Hajer Cherni
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.