AA / Istanbul / Gizem Nisa Cebi

Le président américain Donald Trump a annoncé jeudi soir que les États-Unis reconnaîtront officiellement le 8 mai comme "Jour de la Victoire" en l'honneur de la Seconde Guerre mondiale, en alignant ainsi le pays avec l’observance européenne du "Jour de la Victoire en Europe" (V-E Day).

"Nous avons fait plus que tout autre pays, de loin, pour produire un résultat victorieux", a écrit Trump sur les réseaux sociaux, faisant référence au rôle décisif des États-Unis dans la défaite de l'Allemagne nazie durant le conflit mondial.

"Beaucoup de nos alliés et amis célèbrent déjà le 8 mai", a-t-il ajouté. "Nous allons recommencer à célébrer nos victoires !".

Le 8 mai marque la fin officielle des hostilités en Europe en 1945, après la capitulation de l'Allemagne face aux forces alliées le 7 mai.

Bien que la guerre dans le Pacifique se soit poursuivie jusqu'à la capitulation du Japon en septembre, une grande partie de l'Europe considère le 8 mai comme la fin symbolique de la Seconde Guerre mondiale.

Trump a également déclaré que le 11 novembre sera reconnu comme le "Jour de la Victoire" de la Première Guerre mondiale, une décision qui met davantage l'accent sur les sacrifices centenaires réalisés lors de ce conflit.

Cette date coïncide déjà avec le Jour des anciens combattants aux États-Unis, connu à l’origine sous le nom de Jour de l'Armistice.

"Nous avons gagné les deux guerres, personne n'était proche de nous en termes de force, de bravoure ou de brillance militaire, mais nous ne célébrons rien", a affirmé Trump. "C'est parce que nous n'avons plus de dirigeants capables de le faire !".

Bien que les États-Unis ne disposent pas actuellement d’un jour férié national spécifiquement dédié à leur victoire lors de la Seconde Guerre mondiale, des cérémonies commémoratives ont lieu régulièrement en mai, août et septembre.

En 1946, le président Harry Truman avait émis une proclamation établissant le 14 août comme le "Jour de la Victoire sur le Japon", appelant les Américains à honorer ceux "par les sacrifices desquels la victoire a été obtenue" et à réaffirmer leur engagement en faveur de "la justice, la liberté, la paix et la bonne volonté internationale".

L’annonce de Trump contraste fortement avec plusieurs incidents rapportés par plusieurs de ses conseillers.

Dans l’un des incidents les plus connus, en 2018, lors de sa visite en France durant son premier mandat, Trump avait refusé de participer à un mémorial pour les soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale, les qualifiant de « losers » et de « nazes », une déclaration confirmée par John Kelly, son ancien chef de cabinet. Trump a nié ces rapports.

En 2015, en pleine campagne, Trump avait publiquement déclaré au sujet du sénateur et soldat décoré John McCain, qui avait combattu lors de la guerre du Vietnam et avait été prisonnier pendant cinq ans et demi : "Ce n'est pas un héros de guerre. Il est devenu héros de guerre parce qu'il a été capturé. J'aime les gens qui n'ont pas été capturés".

Trump lui-même avait été exempté de la conscription pendant la guerre du Vietnam en raison d'une déperdition osseuse dans son pied.

Trump a également régulièrement dénigré les alliances internationales mises en place après la Seconde Guerre mondiale, telles que l'OTAN, fondée pour éviter que des invasions nazies de pays ne se reproduisent jamais.

* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir