Trump exclut tout droit au retour des Palestiniens dans le cadre de son plan pour Gaza
- « Nous construirons des communautés sûres un peu plus loin de l'endroit où ils se trouvent, là où se trouve tout ce danger. En attendant, j'en serais le propriétaire », a déclaré le président américain

Washington DC
AA / Washington / Michael Hernandez
Le président américain Donald Trump a déclaré, dans un entretien diffusé lundi, que les Palestiniens qui quitteront la Bande de Gaza assiégée, ne seront pas autorisés à y revenir dans le cadre de son plan très largement contesté d'appropriation de l'enclave côtière.
« Nous construirons des communautés sûres un peu à l'écart de l'endroit où ils se trouvent, là où se trouve tout ce danger. En attendant, j'en serais le propriétaire. Pensez-y comme à un projet immobilier pour l'avenir, ce serait un beau terrain », a déclaré Trump lors d'une interview accordée à Fox News.
Interrogé directement par l'intervieweur si les Palestiniens auraient « le droit de revenir », Trump a répondu catégoriquement : « Non, ils ne l’auront pas, parce qu'ils auront de bien meilleurs logements ».
« En d'autres termes, je parle de construire un lieu permanent pour eux, parce que s'ils doivent rentrer maintenant, il faudra des années avant qu'ils ne puissent [...] ce n'est pas habitable. Il faudra des années avant que cela ne se produise. Je parle de commencer à construire et je crois que je pourrais passer un accord avec la Jordanie, je crois que je pourrais passer un accord avec l'Égypte, vous savez, nous leur donnons des milliards et des milliards de dollars par an », a-t-il ajouté.
Cette proposition de Trump intervient alors qu'un cessez-le-feu est en cours et que la guerre d'Israël contre Gaza a été suspendue au bout de 15 mois. Son plan visant à s'approprier la Bande de Gaza a été largement rejeté sur la scène internationale, mais Trump a insisté sur le fait qu'il le mènerait à bien, affirmant à plusieurs reprises qu'il pouvait forcer l'Égypte et la Jordanie à accueillir les réfugiés palestiniens - des affirmations que les deux pays ont publiquement rejetées, comme l'ont fait les Palestiniens.
Le roi Abdallah de Jordanie doit se rendre à la Maison Blanche cette semaine.
Le plan de Donald Trump présente de fortes similitudes avec celui présenté publiquement par son gendre Jared Kushner en mars 2024, lorsque l'ancien conseiller du président a fait l'éloge du « très précieux » territoire palestinien en bordure de la Méditerranée.
« Le terrain en bord de mer de Gaza pourrait être très précieux si les gens se concentraient sur la construction de moyens de subsistance », a déclaré Kushner lors d'une interview à l'université de Harvard.
Et d’ajouter : « La situation est un peu malheureuse, mais je pense que, du point de vue d'Israël, je ferais de mon mieux pour déplacer les gens et ensuite nettoyer les lieux ».
La guerre d'Israël contre Gaza a laissé l'enclave assiégée à l'état de ruines : la moitié des habitations ont été endommagées ou détruites et près de deux millions de personnes ont été déplacées en raison d'une grave pénurie d'installations sanitaires, de fournitures médicales, de nourriture et d'eau potable. Plus de 47 000 personnes ont été tuées dans les attaques de l'armée israélienne depuis le 7 octobre 2023.
En novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans la Bande de Gaza.
Israël est également poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour « crime de génocide », en raison de la guerre subie par les habitants de l’enclave palestinienne assiégée.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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