AA / Istanbul / Esra Tekin - Serdar Dincel

Le président américain Donald Trump a ordonné le déploiement de 2 000 soldats de la Garde nationale dans la ville de Los Angeles afin de disperser les manifestations déclenchées par les opérations d'immigration.

"Compte tenu de ces incidents et des menaces crédibles de violence continue, j'appelle par la présente, en vertu de l'autorité qui m'est conférée en tant que président par la Constitution et les lois des États-Unis d'Amérique, les membres du service fédéral et les unités de la Garde nationale en vertu de l'article 10 U.S.C. 12406 pour protéger temporairement le personnel de l'ICE et d'autres membres du gouvernement fédéral des États-Unis qui exercent des fonctions fédérales, y compris l'application de la loi fédérale, ainsi que les biens fédéraux, dans des lieux où des protestations contre ces fonctions se produisent ou sont susceptibles de se produire sur la base des évaluations actuelles de la menace et des opérations planifiées", a indiqué Donald Trump dans un communiqué diffusé par la Maison Blanche en fin de journée samedi.

Donald Trump a ajouté que les manifestations ou les actes de violence empêchant directement l'application des lois constituaient "une forme de rébellion" contre l'autorité du gouvernement.

Il a indiqué avoir autorisé et chargé le secrétaire à la Défense de travailler avec les gouverneurs et le Bureau de la Garde nationale afin d'identifier et d'activer les membres et les unités de la Garde nationale nécessaires en vertu de la directive.

Les membres et les unités de la Garde nationale appelés au service fédéral doivent être au nombre d'au moins 2 000 et la durée du service doit être de 60 jours ou à la discrétion du secrétaire à la Défense. En outre, "le secrétaire à la Défense peut employer tout autre membre des forces armées régulières qu'il juge nécessaire pour renforcer et soutenir la protection des fonctions et des biens fédéraux, dans le nombre qu'il estime approprié", a-t-il écrit.

Dans un message publié sur Truth Social, le président a salué l'"excellent travail" de la Garde nationale à Los Angeles après deux jours de violences et de troubles.

"Nous avons un gouverneur et un maire incompétents qui, comme d'habitude, ont été incapables de gérer les incendies et le désastre des permis très lents. L'autorisation fédérale est terminée ! Ces manifestations de la gauche radicale, organisées par des instigateurs et des fauteurs de troubles souvent rémunérés, ne seront pas tolérées », a déclaré Donald Trump, ajoutant que les masques seraient désormais interdits lors des manifestations.

"Qu'est-ce que ces gens ont à cacher, et pourquoi ?", s'est-il interrogé, tout en exprimant sa gratitude à la Garde nationale pour sa gestion de la situation.

Le vice-président américain JD Vance a, quant à lui, indiqué sur X que l'une des principales questions juridiques dans les batailles judiciaires sur l'immigration est de savoir si la crise frontalière de l'ancien président Joe Biden peut être qualifiée d'"invasion".

"Nous avons donc maintenant des ressortissants étrangers qui n'ont aucun droit légal de se trouver dans le pays, qui agitent des drapeaux étrangers et qui agressent les forces de l'ordre. Si seulement nous avions un terme pour qualifier cela...", a-t-il écrit.

Il a précisé que toute personne enfreignant la loi ou interférant avec les forces de l'ordre ferait l'objet de poursuites sévères.

Les manifestations pacifiques sont acceptables, mais "les émeutes et l'obstruction à la justice" ne le sont pas, a ajouté JD Vance à l'attention de ceux qu'il a appelés les "émeutiers d'extrême gauche".

De son côté, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a déclaré sur X que la violence et la destruction visant les agents et les installations fédérales "ne seraient pas tolérées" sous l'administration Trump.

Les attaques violentes contre l'Agence de police douanière et de contrôle des frontières du département de la Sécurité intérieure (ICE) et les forces de l'ordre fédérales constituent, selon lui, des tentatives délibérées d'entrave à l'expulsion des étrangers en situation irrégulière criminels des États-Unis, ce qu'il qualifie de "dangereuse invasion facilitée par les cartels criminels (alias organisations terroristes étrangères) et d'énorme risque pour la sécurité nationale".

Il a ajouté que, en plus de la Garde nationale, les marines d'active stationnés à Camp Pendleton sont en état d'alerte et seront déployés si nécessaire.

Karoline Leavitt, une porte-parole de la Maison Blanche a déclaré que ces opérations étaient indispensables pour "inverser l'invasion de criminels illégaux aux États-Unis".

"À la suite de ces violences, les dirigeants démocrates californiens ont complètement renoncé à leur responsabilité de protéger leurs concitoyens. C'est la raison pour laquelle le président Trump a signé un mémorandum présidentiel prévoyant le déploiement de 2 000 gardes nationaux pour remédier à l'anarchie qui a été laissée s'envenimer", a déclaré Karoline Leavitt.

Affirmant que l'administration Trump adopte une position de "tolérance zéro" à l'égard des actes criminels et de la violence, en particulier lorsqu'ils sont dirigés contre des agents des forces de l'ordre dans l'exercice de leurs fonctions, Karoline Leavitt a prévenu que les responsables seraient rapidement arrêtés et tenus de rendre compte de leurs actes.

"Le commandant en chef veillera à ce que les lois des États-Unis soient pleinement et entièrement exécutées", a-t-elle affirmé.

Qualifiant le déploiement des troupes de "volontairement incendiaire", le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a prévenu sur X que cela ne ferait qu'accroître les tensions.

"Ce n'est pas la bonne mission et cela va éroder la confiance du public", a-t-il déclaré.

"Le gouvernement fédéral prend le contrôle de la garde nationale californienne et envoie 2 000 soldats à Los Angeles, non pas en raison d'un manque de forces de l'ordre, mais parce qu'ils veulent un spectacle", a-t-il ajouté.

"N'utilisez jamais la violence. Exprimez-vous pacifiquement", a-t-il demandé aux manifestants.

Donald Trump a critiqué Gavin Newsom dans un message sur X, affirmant que son administration devait intervenir parce que Newsom et le maire de Los Angeles étaient incapables de contrôler les manifestations contre l'immigration.

"Si le gouverneur Gavin Newsom, de Californie, et la maire Karen Bass, de Los Angeles, ne peuvent pas faire leur travail, ce que tout le monde sait, alors le gouvernement fédéral interviendra et résoudra le problème des émeutes et des pillards, comme il se doit !". a écrit Trump sur X, avant d'annoncer la signature du mémorandum.

Depuis deux jours, les autorités chargées de l'immigration et les manifestants s'affrontent dans la région de Los Angeles, à la suite de troubles qui ont débuté vendredi après l'arrestation de dizaines de personnes par des agents de l'immigration en différents endroits.

Ces arrestations s'inscrivent dans le cadre de l'intensification de la répression de l'immigration par Donald Trump, qui a notamment procédé à des raids et à des déportations à grande échelle dans tout le pays.

Au cours de ces deux journées, les forces de l'ordre en tenue anti-émeute ont utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser les foules dans le centre-ville de Los Angeles et à Paramount, et des responsables ont fait état de plusieurs arrestations samedi.

* Traduit de l’anglais par Alex Sinhan Bogmis