Travailleurs dans le monde arabe: Absence des droits fondamentaux et restrictions sécuritaires et juridiques
Les récentes perturbations politiques et la chute des prix du pétrole ont eu un impact négatif sur le sort des 126 millions de travailleurs dans les pays arabes où "violations" et "répression" du droit de grève continuent.

AA/Correspondants d’Anadolu/Capitales arabes
Nombre de pays arabes célèbrent vendredi la Fête du travail dans un contexte marqué par des troubles politiques et économiques.
Un sondage effectué par l’agence Anadolu montre que l’impact de ces perturbations, avec la chute des prix du pétrole qui affecte les pays du Golfe, principal débouché des travailleurs venant des autres pays arabes, ont une influence évidente sur le climat économique en général et sur la capacité des Etats pétroliers à créer de nouvelles opportunités d'emploi, voire de préserver les postes existants.
Selon les dernières statistiques, le monde arabe compte 126 millions de travailleurs représentant 36% de l’ensemble dela population au nombre de 361 millions. Quant à la moyenne des taux de chômage, plus grand défi auquel sont confrontés les pays arabes, elle était estimée à 16% l’an dernier, d’après le directeur général de l’Organisation arabe du travail (OAT), Ahmed Lokmane.
L’OAT en attribue la cause principalement aux faibles taux de croissance enregistrés dans le monde arabe. Pour créer un nombre suffisant de postes d’emploi et, partant, réduire le chômage, elle estime nécessaire de réaliser entre 5 et 6% de croissance par an, ce qui rendrait possible la création de 4 à 5 millions d’opportunités d'emploi par an, à l’horizon 2020.
Les prix du pétrole, la situation économique et les droits des travailleurs
Si les prix du pétrole ne cessent de baisser, causant des chutes des bénéfices de nombreuses compagnies implantées du Golfe, ceci n’a pas pour autant grandement affecté les droits des travailleurs. Ces compagnies n’ont pas annoncé de licenciements comme cela a été le cas dans des compagnies américaines.
Cependant, cette baisse des tarifs pétroliers a eu des répercussions indirectes sur les travailleurs dans certains pays, à l’instar de l’Algérie qui a retardé une hausse de salaires pour trois millions d’employés, sachant que les revenus pétroliers comptent pour 97% des exportations de ce pays. L’Egypte a aussi annulé une augmentation des salaires des fonctionnaires de l’appareil étatique en raison de la situation économique défavorable, selon le ministre des Finances, Héni kadri.
Grèves, droits fondamentaux et restrictions sécuritaires et juridiques
Les statistiques dans le monde arabe font ressortir que les grèves ouvrières enregistrées l’an dernier étaient motivées essentiellement par l’absence d’avancées dans les droits fondamentaux des travailleurs et non pas par la revendication de droits supplémentaires.
C’est le cas au Maroc où un rapport officiel auquel Anadolu a eu accès, relève qu’en 2014, 226 grèves ayant causé la perte de 158.000 journées de travail, étaient dues au non versement des salaires, à des licenciements et à l’atteinte à la protection sociale.
En Jordanie, le nombre des grèves a diminué en raison de la répression des protestations sociales par les autorités, selon Human Ritghs Watch. C’est le cas aussi en Egypte où le droit de grève a été soumis à des restrictions, voire à la mise à la retraite de grévistes.
En Libye, des grèves sporadiques sont enregistrées notamment parmi les employés chargés de la sécurité des installations pétrolières, principale source de revenus du pays. La cause en est le retard dans le versement des salaires ce qui a entraîné la chute de la production du pétrole à 490.000 barils/jour contre 1,5 million barils/jour avant la révolution libyenne en 2011.
Dans les pays du Golfe, les rapports officiels et officieux ne font pas état de troubles ou de sit-in de travailleurs, à part «des exceptions mineures» aux Emirats Arabes Unis et au Koweït. Selon HRW, plusieurs centaines de travailleurs étrangers ont été «abusivement rapatriés» par les autorités émiraties à la suite d’un préavis de grève.
N’empêche que 90 organisations de droits de l’Homme et syndicats ouvriers ont réclamé l’an dernier aux pays du Golfe de mettre fin aux «violations» dont font l’objet les travailleurs étrangers et de réformer le système controversé du parrainage.
Selon ces organisations, des millions de travailleurs asiatiques et africains sont confrontés au risque d’être privés de leur salaire et de saisie de leurs passeports et autres abus corporels.
Quelque 23 millions d’étrangers travaillent dans les pays du Golfe dont 4,2 millions femmes de ménage et travailleurs à domicile.
Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) regroupe l’Arabie Saoudite, les EAU, le Koweït, Qatar, le sultanat d’Oman et Bahreïn qui compte au total environ 50 millions d’âmes.
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