AA/ Tunis / Wejden Jlassi

Lors d'un point de presse tenu ce vendredi, le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Christophe Lemoine, a annoncé l'agenda du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, qui effectuera une tournée au Proche-Orient s'inscrivant, selon lui, dans l'esprit des efforts déployés par la France pour la désescalade dans la région.

Du 27 avril au 1er mai, Séjourné effectuera un déplacement au Proche-Orient, et dans le Golfe. Il se rendra d'abord au Liban, samedi et dimanche. Ensuite, en Arabie saoudite au début de la semaine prochaine, puis en Israël et les territoires palestiniens. Lemoine a mis en avant les objectifs de ce déplacement à savoir: œuvrer à la libération des otages, œuvrer à un cessez-le-feu durable à Gaza, réitérer aux Israéliens la ferme opposition de Paris à une offensive à Rafah, les appeler à ouvrir tous les points d'accès humanitaires vers l'enclave palestinienne et travailler à ouvrir une perspective politique.

Le responsable français a indiqué que le ministre poursuivra les efforts diplomatiques de la France pour éviter un embrasement régional, soulignant que ce déplacement intervient alors que "la situation humanitaire déjà catastrophique à Gaza continue de se dégrader de manière extrêmement préoccupante".

"Deux millions de personnes manquent de tout, il est alors indispensable que l'aide corresponde à l'ampleur des besoins", a-t-il dit.

Pour faire face à cette situation, la France confirme le décaissement de sa contribution annuelle au programme humanitaire de l'UNRWA qui s'élève à 33 millions d'euros pour l'année 2024.

"Notre soutien à l'UNRWA, s'accompagne d'une exigence, celle de la pleine mise en œuvre des mesures demandées d'audit externe conduite par madame Catherine Colonna. Nous attachons une importance particulière aux mesures relatives à la systématisation des procédures pour vérifier la neutralité du personnel et des installations de l'UNRWA, au bannissement du discours de haine et antisémite des manuels scolaires et à la réforme des syndicats de l'encadrement du personnel", a-t-il été détaillé avant d'ajouter:

"Nous serions d'une vigilance extrême à ce que toutes les mesures soient mises œuvre afin de respecter les principes des Nations unies, d'indépendance, de neutralité et d'impartialité."

Il a rappelé qu'à l'instar de ses précédents déplacements au Liban, le ministre transmettra des messages aux autorités libanaises et israéliennes ainsi que des propositions qui ont des retours très positifs des autorités libanaises.

"Ces propositions feront toujours l'objet de discussions. Mais, l'ultime objectif est d'éviter l'embrasement régional à la frontière entre Israël et le Liban", a-t-il noté sans donner de plus amples détails.

Depuis le 7 octobre dernier, Israël mène une guerre dévastatrice contre la bande de Gaza. Outre les victimes, dont la plupart sont des femmes et des enfants, la guerre israélienne a provoqué des destructions massives et une famine qui a emporté des enfants et des personnes âgées, selon des données palestiniennes et de l'ONU.

La menace israélienne d'une invasion militaire de la ville de Rafah, dans le sud de la Bande de Gaza, ne cesse de susciter les inquiétudes tant des Palestiniens que de la communauté internationale, qui redoutent une augmentation significative du nombre de victimes.

Quelque 1,4 million de personnes ont été déplacées à Rafah, près de la frontière égyptienne, que Tel-Aviv considère comme "le dernier bastion du mouvement Hamas".

Israël poursuit sa guerre malgré l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, et en dépit du fait qu'il soit poursuivi devant la Cour internationale de justice pour "crime de génocide".