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Togo: une grève des enseignants perturbe la reprise des cours après la Pâques

- Pour le syndicat organisateur, le mouvement a été suivi à 80%

Majdi Ismail  | 19.04.2022 - Mıse À Jour : 19.04.2022
Togo: une grève des enseignants perturbe la reprise des cours après la Pâques

Lome

AA/Lomé/Alphonse LOGO

La reprise des cours au Togo ce mardi 19 avril 2022 pour le compte du troisième et dernier trimestre, a été perturbée par une grève des enseignants du primaire et du secondaire. C’est le début de trois nouvelles journées de grève à l’appel du Syndicat des Enseignants du Togo (SET).

Contacté en début de soirée par l’Agence Anadolu (AA), le syndicat revendique 80 % de participation des enseignants à ce nouveau mouvement de grève sur l'ensemble du territoire national.

« Avant les congés, plusieurs établissements qui n'étaient pas engagés avec nous dans ce débrayage, sont maintenant avec nous à 100 %. Nous disons d'ailleurs que le nord a passé la main au sud. Avant c’était plus au nord que la grève était respectée. Aujourd’hui, plusieurs établissements dans le sud du pays ont observé également la grève », a confié à AA, Apevi Victor, membre du Conseil syndical du SET.

A Atakpamé (située à 160 km de la capitale Lomé) par exemple, « les élèves ont même manifesté parce que les enseignants n'étaient pas venus », a fait observer le membre du Conseil syndical du SET.

« Et nous sommes très contents de ce que nous avons pu observer ce premier jour à l'intérieur du pays comme à Lomé », a-t-il ajouté.

Dans certaines villes comme à Danyi (90 km de Lomé), un directeur d’établissement contacté par AA, a affirmé que les enseignants n’ont pu manifester ce matin, parce qu’ « ils ont peur depuis que les principaux responsables du mouvement de grève ont été renvoyés ou arrêtés ».

En effet, plus de 140 enseignants, la plupart, des cadres du SET ont été relevés de leurs fonctions par le gouvernement togolais depuis le début du mouvement de grève. Ils ont été mis à la disposition de l’administration publique qui, par la suite, leur a demandé de faire valoir leur droit de retraite. Trois d’entre eux, accusés d’avoir incité les élèves à la révolte, sont d’ailleurs arrêtés et écroués dans la prison civile de Lomé.

« Si nous aussi on nous arrête, demain d'autres vont encore prendre le relais jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites. D'ailleurs, au lieu de nous décourager, ces sanctions nous réconfortent. Nous sommes plus heureux. Pour nous cela veut tout simplement dire que ce que nous réclamons est juste et que nous touchons là où ça fait mal », a indiqué Apevi Victor.

Le SET qui a engagé ce bras de fer avec le gouvernement togolais depuis un mois, réclame, « une prime mensuelle de logement de 50 000  Fcfa (environ 100 usd) pour tout enseignant sans distinction en conformité avec la réforme de l’enseignement de 1975, et une prime annuelle d’éloignement d’au moins 300  Fcfa/km (0,6 usd environ) ».

Ce syndicat exige aussi l’intégration dans la fonction publique des enseignants volontaires exerçant ou ayant exercé dans un établissement public pendant 3 ans au moins et disposant de qualification professionnelle requise, et une allocation de mutation d’au moins 100 000  Fcfa (soit 200 usd) pour l’interrégional et 60 000 Fcfa (soit 120 usd) pour l’intrarégional.

Une plateforme revendicative que le gouvernement juge illégale, de même que l’existence de ce syndicat.

Le ministre togolais des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l'Artisanat et son collègue de la Fonction Publique, du Travail et du Dialogue Social, ont déjà annoncé des concours pour recruter de nouveaux enseignants.

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