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Togo : 7 personnes tuées lors des manifestations la semaine dernière, selon des ONG

- L’escalade de la violence montre que le gouvernement a choisi la brutalité comme seule réponse face à un peuple qu’il refuse d’écouter, affirme le communiqué.

James Tasamba  | 30.06.2025 - Mıse À Jour : 30.06.2025
Togo : 7 personnes tuées lors des manifestations la semaine dernière, selon des ONG

Rwanda

AA/Kigali/ James Tasamba

Au moins sept personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées lors des manifestations anti-gouvernementales organisées la semaine dernière dans la capitale togolaise, Lomé, ont indiqué dimanche des organisations locales de défense des droits humains et de la société civile.

Entre jeudi et samedi, des dizaines de manifestants, réclamant la démission de Faure Gnassingbé, président du Conseil des ministres, ont bloqué les routes et brûlé des pneus, paralysant ainsi l’activité économique, selon des images relayées sur les réseaux sociaux.

Ces manifestations, organisées par des militants de la société civile et des blogueurs, visaient également à dénoncer la répression de la dissidence, le coût de la vie et une réforme constitutionnelle controversée renforçant le pouvoir de Gnassingbé, lui permettant potentiellement de rester au pouvoir à vie.

Dans une déclaration conjointe, des organisations de défense des droits humains (ODDH), ont indiqué que deux corps ont été repêchés dans un lac à Akodesséwa, tandis que deux autres ont été retrouvés dans la lagune du quartier Bè, à Lomé.

Elles accusent les forces de sécurité togolaises ainsi que des milices pro-gouvernementales d’avoir commis des exactions contre les manifestants.

« Les rues de Lomé ont de nouveau été le théâtre d’une répression brutale et systématique. Les manifestations initiées par la jeunesse togolaise ont été sauvagement réprimées par la police, dans une opération qui semblait viser à terroriser, non à rétablir l’ordre public. Cela restera gravé dans notre mémoire collective», ont-elles dénoncé.

Plus de 60 personnes auraient été arrêtées, selon ces ONG.

Les autorités togolaises n’ont pas réagi dans l'immédiat à ces annonces de décès et d'arrestation.

Dans un communiqué publié le 6 juin, le gouvernement avait, toutefois, mis en garde contre l’utilisation des réseaux sociaux pour diffuser des « informations infondées susceptibles de perturber gravement l’ordre public », ajoutant que les contrevenants seraient poursuivis avec toute la rigueur de la loi.

Des partis politiques d’opposition, tels que l’Alliance nationale pour le changement, ont également appelé à la démission de Gnassingbé en raison de la réforme constitutionnelle controversée et des accusations de répression.

Dans un communiqué en date du 17 juin, Amnesty International a exhorté les autorités togolaises à enquêter sur les allégations de torture infligée à des manifestants lors des mobilisations des 5 et 6 juin.

Faure Gnassingbé a été officiellement nommé président du Conseil des ministres début mai par l’Assemblée nationale, conformément à la nouvelle Constitution instaurant un régime parlementaire.

Il a ainsi quitté le poste de président de la République pour diriger désormais le Conseil des ministres.

La nouvelle Constitution, approuvée l’an dernier par l’Assemblée nationale, a transformé le système politique du pays, passant d’un régime présidentiel à un régime parlementaire.

Désormais, le pouvoir exécutif est entre les mains d’un « président du Conseil des ministres », tandis que la fonction de président de la République est largement symbolique.

Un nouveau président de la République a été élu en mai par le Parlement pour un mandat unique de six ans, en remplacement de Gnassingbé.


* Traduit de l'anglais par Sanaa Amir

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