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Tensions au Yémen : le chef de l'ONU alerte sur un risque d’escalade régionale

- « Le Yémen a besoin d’un règlement politique durable et négocié », a affirmé Antonio Guterres

Merve Gül Aydoğan Ağlarcı  | 17.12.2025 - Mıse À Jour : 18.12.2025
Tensions au Yémen : le chef de l'ONU alerte sur un risque d’escalade régionale

Ontario

AA / Hamilton, Canada / Merve Aydogan

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a mis en garde mercredi contre une aggravation des tensions au Yémen susceptible d’entraîner une escalade régionale, appelant toutes les parties à la retenue et à la reprise du dialogue.

À l’issue d’une réunion à huis clos du Conseil de sécurité consacrée au Yémen, Guterres a déclaré à la presse, au siège de l’ONU à New York, avoir fait le point sur la situation dans le pays après une récente visite dans la région, notamment en Arabie saoudite et à Oman. Il a souligné que les tensions restent vives dans plusieurs zones du territoire yéménite.

Le chef de l’ONU a évoqué des évolutions « dramatiques » dans les gouvernorats de l’est, indiquant que l’avancée de forces affiliées au Conseil de transition du Sud (STC) vers Hadramawt et al-Mahra contribue à accentuer les tensions.

Il a averti que les initiatives unilatérales ne favorisent pas le règlement du conflit, mais risquent au contraire d’accentuer les divisions, de durcir les positions et d’accroître le risque d’une escalade plus large, ainsi que d’une fragmentation accrue du pays.

Guterres a également mis en garde contre les conséquences régionales d’une reprise généralisée des hostilités, estimant qu’un tel scénario pourrait affecter la paix et la sécurité au-delà du Yémen, notamment en mer Rouge, dans le golfe d’Aden et dans la Corne de l’Afrique.

Appelant l’ensemble des parties à désamorcer les tensions, il a insisté sur la nécessité de régler les différends par le dialogue, tout en rappelant que la souveraineté et l’intégrité territoriale du Yémen doivent être respectées.

Selon lui, le pays a besoin d’un règlement politique durable et négocié, à même de répondre aux aspirations de tous les Yéménites et de mettre fin à un conflit qui se prolonge depuis des années.

Le secrétaire général a également rappelé l’ampleur de la crise humanitaire, indiquant que près de 4,8 millions de personnes ont été déplacées et que 19,5 millions ont aujourd’hui besoin d’une aide humanitaire.

Il a enfin condamné la détention arbitraire de 59 membres du personnel de l’ONU et de partenaires, appelant à leur libération immédiate et inconditionnelle, conformément au droit international, soulignant que les Nations unies ne doivent jamais être prises pour cible dans l’exercice de leurs fonctions.

Malgré un contexte difficile, Antonio Guterres a assuré que l’ONU restait engagée au Yémen, appelant les parties à privilégier le dialogue plutôt que la violence.

« Le peuple du Yémen réclame et mérite la paix », a-t-il conclu.

* Traduit de l'anglais par Ayse Betul Akcesme

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